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Migrants : les droits de l’homme à ceux qui les monnayent

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Youssef Moussa - publié le 20/05/16
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Aleteia s’est rendu dans un camps de réfugiés en Grèce.L’accord controversé conclu le 18 mars entre l’Union européenne (UE) et la Turquie avait-il pour objet de tenter de lutter contre les passeurs ou d’essayer de protéger l’Europe contre les pauvres réfugiés ? Les millions déboursés visaient-ils à construire des camps similaires à ceux des nazis et à accueillir les réfugiés arrivés aux frontières grecques ou ceux arrêtés par l’agence Frontex de l’Union européenne ? Un observateur raconte.

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Lorsque je travaillais comme bénévole avec les réfugiés sur l’île de Lesbos, j’ai visité le camp de Moria qui au début du mois accueillait 3 000 réfugiés, dont 1 200 Syriens. Le trafic des passeurs ne s’est pas arrêté. Il est même devenu encore plus dangereux. J’ai rencontré là-bas des gens parlant l’arabe et un dialecte syrien.

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Je ne pouvais pas savoir s’ils étaient des touristes ou des travailleurs jusqu’à ce que je passe devant un restaurant du nom de « Damas ». Tout le monde y parlait l’arabe, les plats étaient syriens, tout comme les employés. Le propriétaire avait ouvert ce restaurant un an plus tôt, comptant sur la clientèle arabe et les traducteurs arabes travaillant pour l’UE.

J’ai demandé à l’un des Syriens sur place pourquoi il était à l’extérieur du camp, sachant que la police arrête les nouveaux arrivants sur l’île et les transfère immédiatement de l’autre côté des barrières. Il a répliqué : “La police arrête ceux qui semblent sans domicile et qui peuvent avoir un impact sur le tourisme”.

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En fait, selon la loi grecque et l’accord conclu entre l’UE et la Turquie, les demandeurs d’asile peuvent être maintenus en détention pendant 25 jours jusqu’à ce qu’une décision soit prise de les extrader en Turquie, pays considéré comme sûr, ou que l’asile leur soit accordé. Si aucune décision n’est prise, ils sont au moins autorisés à quitter le camp. Malheureusement, ces mesures ne sont pas prises en compte et de nombreux réfugiés passent de longues périodes dans les camps avant d’être enregistrés.

Un autre m’a confié : “Ces mesures ne s’appliquent pas aux riches réfugiés qui n’ont pas à faire la queue de longues heures à l’intérieur du camp, pour attendre un repas léger, ou à partager leur roulotte avec quelqu’un d’autre. Ils peuvent louer des maisons par le truchement des passeurs et engager un avocat pour accélérer leur demande. Si vous avez de l’argent vous avez le choix de ne pas rester un seul jour sur cette île et de payer pour vous rendre à Athènes avant de continuer vers une autre destination”.

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© DR

Après avoir rencontré de riches réfugiés en dehors du camp, j’ai compris l’ampleur de ce gros mensonge que les médias essayaient d’imposer ainsi que le fait que les pauvres sont toujours des victimes des grands conflits et que les droits de l’homme ne s’appliquent qu’à ceux qui peuvent payer.

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