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Fractures, casseurs, crash et divorce…

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Une voiture de police brûlée lors d'une manifestation. Photo d'illustration.

Philippe Oswald - publié le 20/05/16

Encore une rude semaine en France où la situation sociale et politique ne cesse de se détériorer tandis que la probable explosion d’un Airbus en plein vol repose la question de la sécurité aérienne.

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L’image symbolique de la situation de la France, c’est cette voiture de police incendiée près de la place de la République… où des policiers, excédés d’être pris pour cibles, manifestaient « contre la haine anti-flics » pour demander plus de « fermeté » face aux « casseurs », rapporte Le Monde. « La voiture a été complètement carbonisée, et une pancarte en carton “Poulets rôtis, prix libre » déposée sur le sol à quelques mètres du véhicule », relève Le JDD. Les fractures au sein de notre société deviennent béantes.

Le gouvernement s’évertue à montrer ses muscles

Débordé sur sa gauche, le gouvernement peine à faire admettre qu’il réagit avec fermeté contre les casseurs, comme le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve s’est évertué à le répéter devant l’Assemblée nationale le 18 mai. C’était le jour de la manifestation des policiers et alors qu’une voiture de police se consumait non loin du palais Bourbon. Le lendemain, le Premier ministre prenait le relai en martelant sur RTL  qu’il voulait des « sanctions implacables » mais en agitant ce chiffon rouge à l’intention de la CGT et de FO : « Si, à chaque manifestation, il y a aujourd’hui des casseurs, on doit s’interroger sur la pertinence d’un certain nombre de ces manifestations ».

Autre manifestation de la « haine anti-flic », le « Fluctuat Nec Mergitur » du quai de Valmy, réalisé au lendemain des attentats du 13 novembre, a été recouvert par une fresque de graffitis anti-policiers, relève le Huffington Post (18 mai). À Rennes, c’est le métro que des groupes extrémistes ont tenté de saboter, révèle Europe 1. Quelle différence avec un acte terroriste ? Un casseur interpellé à Montpellier était déguisé avec un masque de Ben Laden, a relaté Le Midi Libre.

Vers « la République des victimes et des bourreaux » ?

Et tout ceci se passe en plein « état d’urgence », s’indigne, avec beaucoup d’autres, Régis Hutin qui interpelle François Hollande dans un éditorial de Ouest-France. Tel aussi l’écrivain et éditeur Gérard Blua, dans Causeur : « Voici un pays frappé par la foudre de la terreur islamique. (…) On décrète l’état d’urgence, on étale sa police, sa gendarmerie et son armée sur tout le territoire, on interdit les manifestations ludiques les plus susceptibles d’attirer les tueurs. Pourtant, alliances politiciennes exigeant, la moindre petite loi contestée peut toujours déclencher des copies-collées de notre inénarrable “Révolution de Mai 68”, avec blocage de rues, défilés agressifs, affrontements avec nos forces de l’ordre, provocations en tous genres se souciant comme d’une guigne de la loi comme du danger. (…) Mais jusqu’à quand l’affaiblissement du pays, l’appauvrissement des citoyens et le supplice de nos valeurs ? (…) Pascal disait : “Il faut que ce qui est juste soit fort et que ce qui est  fort soit juste”. J’ai peur que, désormais, ce qui est juste ne le soit même pas alors que ce qui est fort ne le sera que trop. Nous entrerions définitivement, tête première et col découpé, dans la République des victimes et des bourreaux ».

L’État d’urgence de nouveau prolongé

Jeudi 19 mai, le Parlement a prolongé pour la troisième fois l’état d’urgence jusqu’à fin juillet « notamment pour assurer la sécurité de l’Euro 2016 et du Tour de France », souligne Le JDD. Les députés Front de gauche et une majorité des écologistes ont voté contre « une banalisation de l’état d’exception », mais aussi certains députés de droite et des socialistes, qui doutent non  de la menace terroriste, mais de l’opportunité l’efficacité de cette mesure : « Les deux députés chargés de son contrôle, Jean-Frédéric Poisson (LR) et Dominique Raimbourg (PS), ont mis en doute son intérêt, notant dans leur dernier rapport publié mardi qu’elle n’était plus motivée que « par le maintien de l’ordre public », résume Le Point. Les assignations à résidence et les perquisitions administratives, si « elles ont été très utiles après les attentats », ne sont en effet plus beaucoup utilisées aujourd’hui. Si ces deux élus saluent la volonté du gouvernement « d’en revenir aux perquisitions judiciaires », ils le mettent en garde contre cette utilisation de l’état d’urgence à des fins d’ordre public, car « l’état d’urgence altère sensiblement le régime de la liberté de manifestation ».

Le coût économique des attentats de janvier et du 13 novembre 2015 à Paris et à Saint-Denis, a été évalué par Euler Hermès, le leader mondial des solutions d’assurance-crédit, rapporte Le Figaro. Les défaillances d’entreprises en Ile de France ont bondi de 4,9% à fin mars sur les douze derniers mois : « Résultat, sur douze mois glissants à fin mars 2016, quelque 12 677 entreprises franciliennes ont fait faillite », selon l’estimation de Euler Hermes. “Il s’agit d’un chiffre conséquent, qui représente environ 20% du total des défaillances d’entreprises françaises”, note l’économiste Stéphane Colliac. (…) Les secteurs les plus impactés sont les transports (+39%), l’hébergement/restauration (+11%) et la construction (+8%) ». Et ce sont, comme d’habitude, les plus petites entreprises, les TPE, qui trinquent le plus.

Nouveaux doutes sur la sécurité aérienne

Le climat a encore été alourdi par l’annonce du crash de l’Airbus d’Egyptair en Méditerranée avec 66 personnes à bord, dont trente Égyptiens et quinze Français. Il avait décollé dans la nuit de Paris-Roissy à destination du Caire, reliant deux pays parmi les plus visés par le terrorisme islamique (le 31 octobre, l’État islamique avait revendiqué la destruction en vol de l’Airbus A321 de la compagnie russe Metrojet, qui avait décollé de Charm el-Cheikh en Égypte, tuant 224 personnes). Il faudra, bien sûr, analyser les débris et retrouver les enregistreurs de vol pour vérifier si l’Airbus d’Egyptair a explosé en plein vol. Mais « l’hypothèse d’un acte terroriste est plus probable que celle d’une défaillance technique » selon les premières déclarations du ministre égyptien de l’aviation, répercutées par Valeurs Actuelles (19 mai). L’occasion, pour le Huffington Post, de revenir sur l’opération de sécurisation anti-terroriste réalisée auprès du personnel au sol de l’aéroport de Roissy : « (…) entre janvier 2015 et avril 2016, le préfet délégué à la sécurité de l’aéroport de Roissy a refusé à plus de 600 personnes l’attribution ou le renouvellement de leur badge d’accès à la zone réservée de l’aéroport, en raison de leurs antécédents judiciaires ; 85 autres ont subi le même sort à cause de soupçons de radicalisation. En tout, 86 000 autorisations d’accès ont été réexaminées ». Combien seront passés entre les mailles du filet ?

Une autre question se pose, une interrogation technique récurrente, rappelle Didier Rose dans Les dernières nouvelles d’Alsace : « Combien d’avions abîmés sans traces, combien de Rio-Paris ou de MH370 faudra-t-il pour que la localisation aéronautique sorte de la préhistoire ? N’importe quelle voiture, le plus modeste smartphone et même les montres de cyclotouristes offrent des systèmes GPS. Mais un avion de 100 millions d’euros pouvant transporter des centaines de passagers ne livre pas ses données de navigation en temps réel. Constater qu’un avion s’est volatilisé n’est plus acceptable sur cette planète dont on sait par ailleurs observer chaque centimètre ».

D’autres menaces, plus insidieuses, sur la famille

Ces menaces immédiates ne doivent pas faire oublier celles, plus insidieuses, qui s’accumulent sur la famille. « Jeudi, les députés français ont adopté une disposition qui prévoit le divorce par consentement mutuel sans passage devant le juge des affaires familiales », rapporte Le Figaro : « L’objectif est de désengorger les tribunaux. Ces derniers doivent chaque année traiter près de 60 000 divorces par consentement mutuel. Les époux accompagnés chacun de leur avocat (actuellement, un seul suffit pour le couple) pourraient à l’avenir négocier leur divorce. La convention de divorce sera ensuite enregistrée devant un notaire. Le divorce sera effectif passé un délai de quinze jours de rétractation. Cette réforme du divorce est critiquée par des collectifs, des associations de protection de l’enfant, les évêques de France ou bien encore le Défenseur des droits ».

Des critiques justifiées : « Nous devons refuser les mariages kleenex et l’uberisation du divorce ! », s’insurge le député Hervé Mariton sur sa page Facebook. « Le mariage est un contrat organisé par la loi, explique quant à lui l’avocat Régis de Castelnau, sur Causeur. Lorsqu’on le dissout, au-delà des problèmes affectifs et psychologiques qu’il faut affronter, on doit organiser beaucoup de choses. La question des enfants, les résidences respectives, les pensions alimentaires, les prestations compensatoires, la dévolution et le partage des biens mobiliers et éventuellement immobiliers, toutes questions matériellement compliquées et à fortes charge affectives. Le passage devant le juge est destiné à vérifier le consentement non seulement au divorce, mais également à l’organisation de toutes ses conséquences. C’est la raison pour laquelle lors de l’audience (…) “de conciliation”, le magistrat recevra les époux séparément. Pour vérifier que le consentement n’a pas été arraché, et ne souffre d’aucun vice tel que ceux décrits par le Code civil pour tous les contrats : l’erreur, le dol, la violence. Chacun aura compris qu’en l’état actuel de la société, ce sont surtout les femmes qu’il convient de protéger, même si l’inverse existe » Une fois encore, ce sont les personnes les plus vulnérables qui sont menacées par une prétendue « avancée ».

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