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Malbouffe et souffrance animale, et si on ouvrait les yeux ?

WEB COW LOOKING COUNTRY ©Dudarev Mikhail-Shutterstock

©Dudarev Mikhail

Thomas Renaud - publié le 11/05/16

Point n’est besoin d’être Aymeric Caron et de sombrer dans un antispécisme caricatural pour se préoccuper de la "cause animale".

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Sur ce sujet fondamental du respect de la Création, les chrétiens ont de fortes choses à dire. Après le povorello d’Assise, sainte Hildegarde de Bingen, Bastaire, Ellul et Monod. C’est ce que nous prouve à leur suite l’écrivain et poète Christian Laborde dans un vif essai à paraître aux éditions du Rocher : La Cause des vaches.

Le choc de la ferme des mille vaches

À tout réveil des consciences il faut au commencement un évènement foudroyant, un scandale véritable, une horreur qui dépasse ses voisines de quelques têtes. En France, le symbole du triomphe de l’industrie agro-alimentaire sur la paysannerie multimillénaire est rentré dans les esprits – un peu tardivement – avec l’inauguration de la ferme dite « des mille vaches ». Pensez donc à ces centaines de bêtes qui demeureront parquées toute leur vie dans de grands hangars de tôle, approvisionnées de « tourteaux » par semi-remorques, ne connaissant que le béton qui vibre sous leurs sabots et leur cause des douleurs insupportables, voyant la mort partout autour d’elles – rappelons que le taux de mortalité était de 26 % au terme des six premiers mois d’exploitation. Alors dans l’esprit de l’homme de la rue, ce n’est pas ça l’agriculture, ce n’est pas à ça que pensent les enfants qui trépignent de joie lorsque les vaches défilent au milieu des vertes prairies, quand ils sillonnent la campagne en voiture ou en train.

Quel modèle voulons-nous transmettre ?

Est-ce donc cela l’avenir de l’agriculture française ? Est-ce bien de cette manière que nous voulons nous nourrir ? Est-ce ce lait que nous voulons boire ? A-t-on d’ailleurs raison d’appeler « lait » le produit qui sort des pis enflammés de ces bovins incarcérés ? Ne fermons pas les yeux. Des fermes comme celle-ci paraissent bien modestes à nos voisins allemands ou hollandais, eux qui atteignent des records dans leurs fermes géantes : dix, quinze, vingt mille têtes de bétail. Admirable, n’est-ce pas ? Si nous voulons transmettre le sens du Beau à nos enfants, si nous désirons leur faire comprendre quotidiennement la grandeur de la Création, il va falloir se mettre au travail et revoir la composition de nos paniers. Manger des produits de qualité coûte cher. Certes, vivre chrétiennement coûte également beaucoup de sacrifices et d’énergie. Mais certains choix doivent primer sur d’autres. La part de l’alimentation dans le budget des ménages était de 38 % en 1960. À une époque où la société de consommation n’était qu’à ses débuts et où l’on ne s’entourait pas du superflu. En 2007, la part de ce panier avait chuté de 13 %, convertis en « services, communication et loisirs ».

Un système démoniaque qui détruit le sens et broie les hommes

Il est tentant de se dire que la ferme des mille vaches n’est qu’une anecdote. Mais Laborde nous met vite en garde. La cohérence de l’idéologie marchande qui ne connaît d’autre morale que celle du profit est parfaite. Dans tous les domaines, absolument tous. « Cette idéologie, arrogante et funeste, qui mène à la destruction des paysages, à l’esclavage des bêtes et au ratatinement des hommes » est un bloc. Attention, du Laborde, ça vous saisit aux tripes. « Tout se ratatine, car, les bêtes parties, moins de questions se posent (…) Je regarde la vache, je regarde le chien, je regarde l’oiseau, et, les ayant regardés, je me dis que je ne suis pas le roi de la Création, contrairement à ce que prêchent tous les dépliants de tous les marchands … « . C’est du saint François. Le véritable esprit d’Assise. En 2016 ! « Tout se ratatine, car, les bêtes parties, je crains que mon cœur ne s’assèche ». Est-il encore possible de réveiller les consciences ? « Ah, les hommes, mon Dieu, les hommes ! Il est devenu de plus en plus difficile de leur parler, prisonniers qu’ils sont, des horloges et des préjugés, du CAC40 et des clichés, des cascades de « like » et des chapelets de « poke », otages épanouis des surfaces tactiles ». Mais les enfants de Giono ne sont pas seuls, ils sont même de plus en plus nombreux. À se retirer derrière les profondes haies du bocage pour entendre battre le poul de la Création. C’est ici et dans le silence des antiques chapelles qu’ils puisent l’énergie nécessaire pour embrasser le monde. « La communion des saints est la communion de toutes les créatures dans la sainteté de Dieu ». Laborde ? Non. Bastaire !

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La cause des vaches de Christian Laborde © Éditions du Rocher

La Causes des vaches, de Christian Laborde. Éditions du Rocher, 144 pages, 15 euros

Tags:
consommationFrançois d'Assise
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