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Je t’en prie, ne m’accepte pas comme je suis

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Arleen Spenceley - publié le 27/04/16
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Nos relations ne devraient-elles pas nous changer et perturber nos vies ?

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Un jour, je regarderai mon futur mari dans les yeux et je lui dirai : “S’il te plaît, ne m’accepte pas comme je suis”. C’est une décision que Timothy Keller m’a aidée à prendre.

Dans son livre Le mariage, Keller analyse notre réticence à entamer une relation avec des personnes qui ne nous acceptent pas tels que nous sommes et qui chamboulent nos habitudes. Nous recherchons donc un conjoint qui nous choisit et nous aime pour ce que nous sommes mais aussi qui ne va pas nous changer.

Pour les catholiques, c’est un peu illogique, car nous considérons que le mariage, comme toutes les vocations, devraient nous changer : nous sommes censés être plus saints à la fin que nous ne l’étions au début, nous engager dans la sainteté de notre conjoint et non pas dans le maintien du statut quo.

Mais très souvent, nous recherchons un partenaire dont la compagnie ne nous demande aucun effort, qui n’émet aucune observation négative à notre égard, qui n’exprime aucun besoin, dont le contact ne suscite en nous aucune tension. Nous recherchons en réalité une personne qui s’adapte complètement à notre modus operandi, un homme ou une femme qui va s’intégrer dans notre routine mais sans l’altérer ou l’interrompre.

Mais sommes-nous honnête avec nous-même lorsque nous affirmons que nos relations ne devraient pas nous perturber ? Comme si “ce que je suis” devait rester en l’état pour toujours, comme si le “je actuel” était la personne la plus saine, aimante et sainte que je pouvais devenir. Est-ce vraiment le cas ? “Ce que vous êtes” aujourd’hui est-il, dans chaque aspect, ce que vous devriez être pour toujours ? Zut, non. Ce n’est pas ce que notre Église nous enseigne. Ce n’est pas ce que je crois de moi. Ce n’est pas (j’espère) ce que vous croyez de vous. Et Kelly n’y croit pas non plus.

“Au fond de votre cœur, vous savez que vous n’êtes pas parfait, qu’il faudrait changer un tas de choses, et que toute personne qui vous connaîtra de près et de façon personnelle voudra les changer”, écrit-il. C’est douloureux, et souvent, nous n’y sommes pas prêts. Mais il ajoute : “La quête d’un conjoint serait si différente si… nous considérions le mariage comme un moyen pour que les époux s’aident mutuellement à devenir des êtres de lumière…”.

Nous accepterions alors d’être bousculés par une relation. Et nous voudrions qu’elle nous change. Il ne s’agit pas de demander à une personne de changer pour sortir avec elle ou l’épouser, il ne s’agit pas non plus de choisir une personne dont on ne partage pas les valeurs parce qu’on pense pouvoir la changer. Il s’agit de nous permettre de nous améliorer –comme nous sommes appelés à le faire- parce que nous nous sommes choisis judicieusement.

Nous reconnaîtrions que le trouble et l’inconfort en valent la peine. Au lieu de rechercher une relation qui ne nous pousse pas à dépasser notre statut quo, nous accepterions que la compagnie d’un être cher demande des efforts.

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