Sa vocation à la prêtrise est née à la mort de son épouse alors qu’il était déjà père de trois enfants. Il témoigne de son quotidien.
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Andrea Giordano est père de trois enfants, géomètre de profession et “incardiné” depuis quatre ans dans le diocèse de Biella, petite ville du Piémont, en Italie. Sa vocation est née après la mort de son épouse, décédée d’un cancer en 1999. “Ma décision n’avait rien d’égoïste – affirme-t-il – ce n’était ni une façon de surmonter ma souffrance ni de compenser le drame que nous venions de vivre. Je n’ai jamais souffert de la perte d’Anna. J’avais tellement reçu ! Maintenant il me faut beaucoup donner”.
Prêtre et père de trois enfants
Don Andrea a 57 ans. Il est prêtre au quotidien mais travaille aussi pour subvenir aux besoins de sa famille. Et qu’il soit en train d’exercer son ministère ou de suivre ses chantiers (peu et de moins en moins), il est toujours en soutane. L’aîné de ses fils, Nicolò, a 27 ans et gérant d’un des cafés qui a pignon sur rue dans sa ville. Pietro et Filippo, ses deux autres fils sont jumeaux. Ils ont 24 ans et étudiants à la faculté des Sciences politiques et Philosophie. “Comment l’ont-ils pris ?”. Ils m’ont seulement demandé de respecter mon engagement, d’être fidèle. Il faut dire que notre famille a toujours été proche de l’Église, nous étions entourés de prêtres amis. Ainsi, quand l’évêque demanda aux enfants ce qu’ils pensaient de ma décision, ils ont dit en riant: “Chez nous il y a toujours eu des prêtres. Un de plus ne sera pas un problème”.
Facile ? Absolument pas. “Après le décès d’Anna je n’ai pas voulu renoncer à mon rôle de père. Mais j’ai du dire à mes enfants : “nous n’irons plus en vacances en Sardaigne, et apprenez l’anglais à l’école car il sera difficile de se permettre de faire des études en Angleterre. Par contre, je vous préparerai le déjeuner et vous n’irez pas à la cantine, je quitterai mon cabinet avant, comme ça nous pourrons passer plus de temps ensemble”.
“J’ai vécu pour ainsi dire une période de persécution, car on me contrôlait, pour voir si je n’avais pas de relations avec des femmes”
Mais si concilier veuvage et famille fut difficile pour don Andrea, répondre à sa vocation le fut encore plus : “je sentais cette vocation en moi depuis longtemps. Je l’ai dit à l’évêque Mgr Massimo Giustetti, qui m’a répondu : vas-y réalise ton rêve. Et en 2000 je suis entré au séminaire. J’ai suivi un parcours plus facile en un certain sens, j’étudiais le soir et les fins de semaine. Mais ce furent 12 années très dures. La fraternité est un joli mot que beaucoup de mes confrères ne connaissent pas. J’ai vécu pour ainsi dire une période de persécution, car on me contrôlait, pour voir si je n’avais pas de relations avec des femmes. D’ailleurs quand je suis arrivé au bout de mes examens, l’évêque actuel, Mgr Mana, m’a dit: “Et bien on y est ? Je n’aurais pas parié un kopeck dessus”.
S’oppose aux prêtres mariés
Don Andrea se sent encore “marié”: “je vis en attendant le moment où je rejoindrai Anna”. Mais il n’est pas pour l’ouverture de l’Église aux prêtres mariés: “On ne peut pas allier les deux, la vie d’un prêtre doit être libre d’engagements qui pourraient gêner son service quotidien, comme suivre une paroisse. Moi-même je ne peux pas. Ayant trois enfants, j’ai proposé d’aider les curés dans leurs tâches. Je suis géomètre, je pouvais aussi m’occuper d’aspects plus bureaucratiques du diocèse. Au lieu de cela, comme première charge, on m’a envoyé faire l’administrateur de la paroisse de Campiglia qui couvre trois communes, 19 églises et chapelles, une crèche et un cimetière”.
Aujourd’hui don Andrea célèbre la messe du lundi au mercredi dans la chapelle d’une clinique de Biella, et les samedis et dimanches dans deux autres communes de la région. Il assure aussi les remplacements lorsqu’un curé s’absente…