Interrogé au sujet de sa responsabilité dans l'affaire Preynat au cours d'une conférence de presse, l'archevêque de Lyon, primat des Gaules a clamé une nouvelle fois son innocence.
« La priorité » pour les évêques de France est de « faire la vérité pour les victimes » de pédophilie, a déclaré solennellement Mgr Pontier, archevêque de Marseille et président de la Conférence épiscopale lors de l’ouverture de l’Assemblée plénière de printemps des évêques de France ce mardi 15 mars 2016 à Lourdes.
« La pédophilie est ces jours-ci remise au cœur de l’actualité médiatique à-travers une histoire ancienne dont les douleurs des victimes que je salue en votre nom restent vives », a-t-il assuré aux journalistes, tout en exprimant son soutien au cardinal Barbarin, pris actuellement dans la tourmente médiatique suite à des accusations contre lui d’avoir couvert des actes pédophiles. « Je tiens à l’assurer de notre prière et de notre amitié », a-t-il déclaré.
« Jamais jamais jamais je n’ai couvert un acte de pédophilie »
Lors d’une conférence de presse en marge de l’assemblée plénière, mardi après-midi, le cardinal Barbarin, entouré de Mgr Pontier et de Mgr Lalanne, évêque de Pontoise, a répondu aux questions des journalistes, exceptionnellement nombreux : « Jamais, jamais, jamais, je n’ai couvert un acte de pédophilie », a-t-il martelé avant d’ajouter : « 17 ans que je suis évêque, j’ai eu deux dénonciations, en 2006 et 2014, j’ai chaque fois suspendu le prêtre. La police peut en être témoin, d’ailleurs ils m’ont rendu justice à ce sujet. Ils m’ont dit “on peut dire que vous avez réagi immédiatement”. Le dimanche suivant, le prêtre n’avait plus le droit de célébrer la messe dans sa paroisse. »Face à des journalistes insistant, le cardinal n’a pas changé son discours : « Couvrir cela veut dire “tu savais et tu as laissé faire”, et bien ça non, absolument jamais ! », s’est-il défendu.
Le cardinal répond au premier ministre
Invité sur RMC mardi matin, le premier ministre Manuel Valls, a exhorté le primat des Gaules à « prendre ses responsabilités », avant d’ajouter : « Je respecte la présomption d’innocence. Je ne suis pas juge, je suis Chef du gouvernement, je fais attention à tous les mots que je veux prononcer, mais un homme d’Église, cardinal, primat des Gaules, qui a une influence morale, intellectuelle, qui exerce une responsabilité majeure dans notre société, doit comprendre la douleur », a-t-il insisté. Ce à quoi le cardinal Barbarin a répliqué : « Le Premier ministre c’est le Premier ministre, il sait ce qu’est la présomption d’innocence », rappelant une nouvelle fois que les faits concernent une période où il n’était pas archevêque : « Y a-t-il eu des enfants qui ont été attouchés, abîmés depuis 1990, [le père Preynat] m’a assuré que non ! je l’ai cru, et on ne m’a jamais prouvé, heureusement, qu’il s’est avéré quelque chose depuis », s’est-il par ailleurs défendu.