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Le pape François et la Curie en retraite de Carême

This handout picture released by the Vatican press Office - Osservatore Romano shows Pope Francis (R) praying during a mass during his spiritual retreat with the Roman curia in Ariccia a small village near Rome, on March 6, 2016. / AFP / OSSERVATORE ROMANO / OSSERVATORE ROMANO

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Isabelle Cousturié ✝ - publié le 09/03/16
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Comme chaque année, le Pape a emmené ses proches collaborateurs s’isoler dans la campagne de Rome, pour cinq jours de silence et méditations. Comme annoncé dimanche dernier, à l’angélus, et pour la troisième année consécutive, le pape François est parti se retirer hors de Rome pour une semaine d’exercices spirituels – du 6 au 11 mars – avec une soixantaine de ses collaborateurs de la Curie romaine. C’est la troisième fois que le Pape emmène ses collaborateurs à l’écart, à Ariccia, pour quelques jours, et dans la plus grande sobriété (Aleteia). Autrefois, les retraites avaient lieu dans la chapelle Redemptoris Mater, au Vatican. Mais le Pape a estimé qu’il n’y avait pas de réelle coupure avec leur travail. Pendant une semaine, les audiences du Saint-Père sont suspendues y compris l’audience générale du mercredi.

Pendant ces cinq jours de retraite, les prélats sont invités à méditer 10 questions tirées de l’Évangile, neuf posées par Jésus et la dernière par sa mère à l’Annonciation, sous la conduite du père italien Ermès Ronchi, théologien, curé d’une paroisse du centre de Milan, et prêtre de la congrégation des Serviteurs de Marie. Le père Ronchi est l’auteur de nombreux livres bibliques et spirituels, et collabore avec plusieurs médias en Italie. Il a raconté à Radio Vatican, que le pape François en personne l’avait joint sur son portable pour lui demander d’être leur prédicateur.

Sondage d’opinion

Que l’Église sache “se mettre de côté” pour que son annonce fasse toujours resplendir le visage de Dieu et non le sien. La méditation du père Ronchi, ce mardi 8 mars, était tirée du passage de l’Évangile où Pierre professe sa foi en Jésus Christ. Jésus a posé deux questions : “Au dire des gens, qui suis-je ?”, aussitôt après : “Et vous, que dites-vous ? Pour vous, qui suis-je ?”. La question de Jésus fuse à l’abri, dans un lieu “à l’écart”, loin du bruit des foules, dans “le silence et la solitude, la prière”, comme ces six jours de retraite, loin de Rome, à Ariccia.

Le père Ronchi compare les questions de Jésus à celles d’un “sondage d’opinion”. Il soumet François et ses collaborateurs aux mêmes questions. Une façon de leur rappeler que “ce que disent les gens ne suffit pas”, que “la foi n’avance pas par ouï-dire”. Car, insiste-t-il, “Jésus ne cherche pas des mots mais des personnes, pas des définitions mais de l’action : que t’est-il arrivé, quand m’as-tu rencontré ? Jésus est le maître du cœur, Il ne donne pas de leçon, ne suggère pas de réponses, Il nous amène à aller les chercher au fond de nous”. Et je voudrais pouvoir répondre : “Te rencontrer fut la meilleure affaire de ma vie ! Tu as été la meilleure chose qui me soit arrivée”.

Une foi mobile 

“Qui suis-je pour toi ?” est une demande d’amoureux, poursuit le prédicateur. Et encore une fois, rapporte Radio Vatican, le plus frappant c’est que Jésus n’endoctrine personne. Il cherche surtout à savoir si ses proches ont ouvert leur cœur. Affirmer, comme le fait Pierre, que le Christ est “le Fils du Dieu vivant” est une vérité qui n’a de sens que si le Christ est vraiment “vivant à l’intérieur de nous”. “Notre cœur, a souligné le père Ronchi, peut être le berceau ou le tombeau de Dieu.”

Jusqu’au moment où Jésus leur pose ces questions, les disciples ne savent pas encore ce qui doit arriver à leur maître qui leur défend alors de parler de Lui à quiconque. “Un ordre sévère qui concerne toute l’Église”, commente le prédicateur, parce qu’il est arrivé que nous prêchions un visage déformé de Dieu.” Tous les prédicateurs se ressemblent : “Mêmes gestes, mêmes mots, mêmes vêtements”. Mais les gens leur demandent : “Raconte-moi ton expérience de Dieu”. Le Christ, a-t-il poursuivi, “n’est pas ce que je dis de Lui, mais ce que je vis de Lui”.

Jésus est le vrai médiateur

Les prédicateurs ne sont pas “des médiateurs entre Dieu et l’humanité, le vrai médiateur c’est Jésus”. Comme Jean-Baptiste, ils doivent préparer la voie, et savoir ensuite “se tenir à l’écart”. Le prédicateur invite à une dernière réflexion : “Essayer d’imaginer une belle Église qui allumerait ses projecteurs non sur elle-même mais sur un Autre (…) Nous en avons du chemin à faire ! Jésus ne dit pas : “Prends ma croix”, mais la vôtre, chacun la sienne (…). Dieu ne rêve pas d’un interminable cortège d’hommes, de femmes et d’enfants, portant chacun sa croix. Mais de personnes qui marchent vers une vie bonne, heureuse et créative. Une vie qui demande efforts et persévérance mais dont le prix ne sera que douceur et lumière car le troisième jour, Il ressuscitera”.

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