Le monde, pour devenir plus humain a besoin de miséricorde, aujourd’hui plus que jamais. Le pape François, lors de l’audience générale de ce mercredi, devant plus de 9 000 fidèles et pèlerins, est revenu sur le sens du jubilé extraordinaire de la Miséricorde, lancé officiellement dimanche avec l’ouverture solennelle de la Porte Sainte de la basilique Saint-Pierre. Le besoin de miséricorde est « urgent », a-t-il insisté, « en société, dans les institutions, au travail et dans les familles » où « le pardon » est devenu un « invité bien rare ».
Poser les jalons d’un monde meilleur
Première des conditions pour que la miséricorde change le monde, le rende meilleur : « Se reconnaître pécheurs » et être vraiment convaincus que la miséricorde peut réellement aider à édifier un monde plus humain. Forts de cette « certitude », a souligné le Pape, il sera alors plus facile de devenir « des témoins convaincants et efficaces ». À une époque marquée par de profonds changements, l’Église a besoin de ce moment extraordinaire. Le Pape souhaite plus que jamais une « Église miséricordieuse », capable de « rendre visibles les signes de la présence et de la proximité de Dieu », et prenne ce jubilé comme un moment privilégié pour apprendre à choisir uniquement « ce qui plaît à Dieu » comme : « Pardonner ses enfants (…) afin qu’ils puissent à leur tour pardonner leurs frères, et briller comme des flambeaux de la Miséricorde de Dieu dans le monde ».
La miséricorde rend libre
Oublier que « la miséricorde est ce qui plaît le plus à Dieu », c’est « rendre vain tout effort » car, à la racine de cet oubli « il y a toujours l’amour propre, la recherche exclusive de son propre intérêt, des honneurs, des richesses, souvent travestie en hypocrisie et en mondanité », a souligné le Pape dans ses salutations aux francophones. Oublier cela, c’est se rendre esclaves de « nos institutions et structures », jusqu’à rendre vain tout le « travail de réforme pourtant nécessaire » entrepris dans l’Église. Ce travail de réforme, encourage le Pape, doit être vu comme « un moyen qui conduit à faire l’expérience vivante et vivifiante de la miséricorde de Dieu, elle seule capable de garantir à l’Église d’être cette ville située sur une montagne, que l’on ne saurait cacher ».
Pour aider le chrétien dans cette démarche, François propose une simple prière à dire tous les jours : « Seigneur, je suis un pécheur ; je suis une pécheresse, viens avec ta Miséricorde ».