Le grand mufti d’Égypte : « Ces gens n’ont jamais été musulmans à nos yeux »

Alors que peu de dignitaires religieux musulmans se sont encore exprimés, la principale autorité religieuse d'Égypte a pris la parole pour dénoncer l'imposture de l'État islamique.

Quelques jours à peine après les attentats qui ont frappé la France, une voix s’élève au sein de la communauté musulmane moyen-orientale. Dans une interview accordée à la RTS et dans une tribune publiée sur le Huffington Post, le grand mufti d’Égypte, Shawki Allam, condamne sans aucune équivoque les attentats de Paris : « Nous condamnons à 100% ces actes odieux (…). Ces gens n’ont jamais été musulmans à nos yeux et ne peuvent pas invoquer la religion musulmane, même s’ils prétendent être musulmans », a-t-il confié à la radio suisse. Pour le plus haut représentant religieux d’Égypte, les auteurs des attentats de Paris « méritent le plus grand châtiment. Nous appelons donc tous les peuples, tous les pays à condamner ces actes terroristes », a-t-il martelé.

Toute la communauté musulmane est en deuil

Sur le Huffington Post, Shawki Allam développe un peu plus sa pensée : pour lui, l’extrémisme violent ne se réclame pas d’une foi spécifique mais plutôt d’une « perversion » de la condition humaine. « C’est ainsi qu’il faut le traiter », estime-t-il. « Nous sommes tous collectivement responsables, dans le combat contre cette déviance. Musulmans, Européens, Américains, Asiatiques – nous avons tous des devoirs à faire pour éradiquer cette menace, et le fardeau doit être partagé par tous. (…) Toute la communauté musulmane est en deuil, comme tous les Français, car une attaque de cette ampleur est en réalité une agression contre l’humanité tout entière, comme le souligne notre Livre Saint », tient-il à souligner particulièrement.

« En ces heures de profonde tristesse, il est important pour nous de nous rassembler et de digérer d’une juste manière cet horrible événement. Il est important de nous abstenir de diaboliser les musulmans sans raison – pas parce que ce serait bon pour les musulmans, mais parce que de cela dépend notre future capacité à éradiquer le fléau du terrorisme », a-t-il conclu.