Rivés à leurs smartphones, tablettes ou ordinateurs, les adolescents en deviennent dépendants… jour et nuit. Une menace à prendre au sérieux.
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Selon une récente étude américaine menée auprès de 2 600 jeunes entre 8 et 18 ans, les adolescents passent plus de temps devant un écran que dans leur lit : en moyenne, ils restent quotidiennement neuf heures devant leur smartphone, tablette ou ordinateur, contre sept consacrées à dormir, ce qui est très insuffisant. Qui plus est, ces heures où ils sont scotchés à l’écran n’incluent pas les recherches scolaires, précise l’étude de Common Sense Media (Sud Ouest). Les filles sont davantage accros aux réseaux sociaux (90 minutes par jour en moyenne contre 52 pour un garçon), mais les garçons nettement plus que les filles aux jeux vidéo (54 minutes contre 7).
“En 3e et 4e, 100% des élèves ont vu de la pornographie”
Il n’est pas précisé quelle part occupe la pornographie dans ces neuf heures que passent les jeunes Américains devant l’écran, mais s’agissant des jeunes Français, le professeur Israël Nisand, chef du pôle de gynécologie-obstétrique du CHU de Strasbourg, vient de pousser un retentissant cri d’alarme sur Europe 1 : d’après lui, “en 3e et 4e, 100% des élèves ont déjà vu de la pornographie” y compris des scènes de zoophilie ! Il souligne “l’aspect fascinant” que la pornographie exerce chez les plus jeunes, et juge catastrophique l’impact de telles images : “C’est comme un coup de poing donné à des petits cerveaux en cours de fabrication”.
Le virtuel ne se distingue plus du réel. Invité à intervenir dans les établissements scolaires, le gynécologue constate qu’il n’est pas rare que s’y produisent “des fellations collectives dans les toilettes” et pas seulement dans les quartiers réputés “difficiles”. “On est devant un phénomène que tout le monde connaît et que tout le monde cherche à cacher sous le tapis parce que pour le régler, il faudrait que l’on se mette autour d’une table”, ajoute-t-il.
Une autre forme de violence touche les adolescents via les réseaux sociaux. Le “happy slapping” n’a de joyeux que le nom : c’est un vidéolynchage. Il consiste à filmer avec un smartphone l’agression physique de l’un d’entre eux, allant de la simple vexation aux violences les plus graves, y compris les violences sexuelles, et de la diffuser sur les réseaux sociaux. Une “mode” qui entraîne des répercussions bouleversantes, pouvant conduire certaines victimes de ces humiliations au suicide (RTL).
Un attrait hypnotique qui fait perdre le sommeil
Même lorsque leurs contenus n’ont aucun caractère dégradant, les consultations sur écran exercent sur le cerveau un attrait hypnotique qui fait perdre le sommeil. Or la privation de sommeil est néfaste à tout âge : une nouvelle étude publiée dans le cadre de la semaine de l’obésité, début novembre, montre que les conséquences d’une mauvaise nuit n’ont rien d’anodin. Le centre médical du Cedars-Sinaï, à Los Angeles, a mis en lumière qu’une nuit de privation de sommeil a le même effet réducteur sur la sensibilité de l’organisme à l’insuline que six mois d’un régime très gras. L’insuline étant une hormone qui régule le fonctionnement du tissu adipeux, l’insomnie accroît le risque d’obésité. Ce risque est maximum pour les enfants d’âge scolaire (6-13 ans) qui ont besoin de 9 à 11 heures de sommeil, et pour les adolescents (14-17 ans) qui ont encore besoin de dormir entre 8 et 10 heures (Slate).
Si les enfants manquent de sommeil, c’est aussi qu’ils se couchent trop tard, constate Sud Ouest. Sur l’heure du coucher, il est urgent de retrouver la sagesse des siècles : “L’expression ‘le sommeil d’avant minuit compte double’, que disaient nos grands-parents, est pleine de sens : ils avaient raison !”. Parents, ayez le courage d’instaurer un “couvre-feu” des écrans !