Les traditions culinaires colorent toutes nos fêtes religieuses. Invitez les saints à votre table !
La bûche de Noël, le gigot d’agneau et les œufs de Pâques ou la galette de l’Épiphanie… Et la Toussaint ? Pourquoi ne serait-ce pas l’occasion d’un grand déjeuner familial ? Rangeons les citrouilles grimaçantes qui nous lorgnent de leur œil creux et, en ce 1er novembre, faisons de la place aux saints et saintes de Dieu.
La recette est simple. Réunissez vos proches et conviez à votre table des saints hôtes trop souvent égarés au fond de nos mémoires. En premier, saint Jacques et ses coquilles font leur entrée, ouvrant le menu. On accueille ensuite un Saint-Pierre, dont la légende raconte que ce poisson devrait son nom aux deux marques de doigt que le saint pêcheur lui a laissé en le sortant de l’eau. S’en suit alors la farandole de fromages de nos régions : Saint-Nectaire, Saint-Albret, Sainte-Maure, Saint-Félicien, Saint-Môret, Saint-Agur et tant d’autres. Pour les gourmands ou les Normands, ils seront accompagnés par la Sainte-Mère et son beurre d’Isigny.
Mais il ne s’agit pas bien sûr de mourir de soif ! Pour agrémenter ce festin, appelons à la rescousse Émilion, Symphorien, Julien, Georges, Lager, Amour, Véran et leurs camarades, sans oublier la pétillante Yorre ou la plate Marguerite pour les enfants. Et pour couronner le tout, faites place au patron des boulangers : le crémeux Saint-Honoré.
Certains diront qu’il s’agit là d’une manière bien irrespectueuse de commémorer cette fête et que « bouffer du saint », cela ne se fait pas. Je vous répondrais que j’aime bien mieux les inviter à ma table et festoyer avec eux en famille que les laisser prendre la poussière dans nos nébuleuses mémoires.