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Halloween serait une tradition catholique qui remonte au Moyen Âge.
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Fête païenne vous avez dit ? Rien de tel ! Les origines d’Halloween sont en fait on ne peut plus chrétiennes et plutôt américaines.
Oui, les Celtes irlandais célèbraient le 31 octobre… comme quasiment tous les derniers jours du mois. Halloween, ou la veillée de tous les saints (“All Hallows’ Eve”), tombe le 31 octobre car en 741, le pape Grégoire III décide de déplacer la Toussaint au 1er novembre pour coïncider avec le jour de dévotion de la Chapelle de tous les saints en la basilique de Saint-Pierre à Rome.
En 998, saint Odilon, l’abbé du puissant monastère de Cluny, y ajoute une commémoration le 2 novembre en hommage à tous les fidèles défunts.
Quid des malheureuses âmes en enfer ? Les paysans catholiques irlandais, soucieux sur ce point, prennent alors pour coutume de faire du bruit à la veille de la Toussaint pour faire savoir aux damnés trépassés qu’ils n’étaient pas oubliés, eux non plus.
Pourquoi cette profusion de costumes aujourd’hui ? C’est dans la France des XIVe et XVe siècles qu’une explication se profile. La peste noire décime alors l’Europe de près de la moitié de sa population. C’est donc tout naturellement que les catholiques se sentent plus concernés par l’au-delà. Les messes prononcées à la Toussaint sont plus nombreuses, et des « Danses macabres » sont organisées comme un rappel à la mortalité de tout un chacun.
Nous voilà donc avec des français qui se déguisent le 2 novembre, et des irlandais qui célèbrent la veille de la Toussaint, mais ne se déguisent pas. La fusion s’opérera au XVIIIe siècle, dans les premières colonies britanniques en Amérique du Nord, alors que de nombreux mariages mixtes entre catholiques irlandais et français sont noués.
Qu’en est-il de la tradition du “Trick or Treat” (“des farces ou des friandises”) ?
Entre les XVIe et XVIIIe siècles, les persécutions anticatholiques font rage en Angleterre. Guy Fawkes, catholique converti, en vient à faire une tentative d’attentat contre le roi protestant James Ier le 5 novembre. Il sera pendu.
Les catholiques prendront pour habitude le 5 novembre d’arborer des masques à la nuit tombée et de rendre visite à la congrégation pour demander de la bière ou des gâteaux afin de célébrer sa mémoire : nous voilà donc au fameux “trick or treat”.
Les premiers colons anglais en Amérique emportent avec eux cette tradition très appréciée. La date en finit par être avancée au 31 octobre, jour du bal masqué franco-irlandais.
Et les sorcières me direz-vous ? On les doit à l’industrie des cartes de vœux à la fin du XIXe. Halloween était déjà assez “macabre”, alors pourquoi ne pas dépeindre des sorcières sur les cartes ? C’est également à cette époque que les amateurs de folklore introduisent les lanternes en citrouille, prenant pour inspiration très libre les festivals celtes des récoltes.
La prochaine fois que quelqu’un s’érigera en pourfendeur d’Halloween comme piège cruel pour inciter vos enfants à adorer le diable, je vous conseille de leur rappeler la véritable origine chrétienne de cette fête.
En tant que parents, c’est vous qui avez le dernier mot quant à la participation ou non de vos enfants. Au vu de la récupération des satanistes et des néo-païens, je me demande si la meilleure chose à faire ne serait pas de reprendre à bon compte Halloween comme la veillée de tous les saints, et de déguiser vos enfants à l’image de leurs saints favoris. Voilà qui rendrait à Halloween tout son sens chrétien.
Le père Augustine Thompson est professeur d’Histoire et titulaire de la chaire de Philosophie de l’École dominicaine de philosophie et de théologie de l’université de Berkeley en Californie.