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« Vous aviez dit que j’allais mourir »

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CC FLICKR LAWRENCE LEW

Marie Lorne - publié le 20/10/15

Découvrez le témoignage exclusif du mari d'Anne-Claire Noirot-Nerin, déclarée trois fois en état de "mort cérébrale" avant de revenir à la vie.

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Le parcours d’Anne-Claire Noirot-Nerin, à la suite de son accident de vélo du 2 février 2011, donne le vertige : une année dans le coma, trois états « mort cérébrale » décrétés par ses médecins, une opération tentée et ratée huit fois, le réveil enfin, mais la rechute avec une méningite. Après le rétablissement, un chemin de reconstruction, long et toujours en cours. En contraste de ce puits sans fond d’épreuves morales et physiques, sa famille marque son entourage par une paix et une joie au-delà de l’ordinaire.

Alors que le synode sur la famille bat son plein et au lendemain de la béatification des époux Martin, Bernard Noirot-Nerin publie un livre cette semaine chez Parole et Silence, Vous aviez dit que j’allais mourir. Pour Aleteia, il témoigne de la force du sacrement de mariage et de la prière pendant les épreuves de santé de sa femme.

Chute et rechutes jusqu’à un « miracle » marial

En 2011, Anne-Claire et Bernard Noirot-Nerin ont quatre enfants, adolescents et jeunes adultes. Bernard est directeur Conformité et membre du Comité Exécutif d’une compagnie d’assurance vie. Anne-Claire est impliquée dans de nombreuses activités associatives et vit à cent à l’heure. Le 2 février 2011, alors qu’elle est à vélo, elle chute. Plongée dans le coma pendant plusieurs mois, elle frôle la mort par trois fois. Partie à Garches (Hauts-de-Seine) après un rétablissement, elle rechute le 30 mai, après la mort de son jeune neveu et filleul de 27 ans qui tenait un blog de nouvelles de sa marraine depuis son accident. Le 9 septembre 2011, elle replonge dans le coma. Pour la sauver, les médecins tentent une opération très complexe qu’ils ratent huit fois de suite. Lors de la dernière tentative, Anne-Claire attrape une méningite. Mi-novembre, seuls les battements de son cœur attestent qu’elle est encore en vie.

Le 8 décembre 2011, jour de l’Immaculée Conception, un « clin d’œil du Seigneur » pour Bernard Noirot-Nerin, Anne-Claire, toujours dans le coma, est entourée à l’hôpital de son mari, comme tous les soirs. À la question habituelle du médecin : « Madame Noirot-Nerin, comment allez-vous ? », elle répond immédiatement : « Très bien merci ». À l’immense joie de son réveil, s’ajoutent des découvertes quant à son état : Anne-Claire est entièrement paralysée du côté droit, parle difficilement et voit très mal. Elle part alors à Garches pour une rééducation dense et complexe où chaque jour apporte son lot de progrès. À l’été 2012, Anne-Claire, à peine remise, rentre à la maison.

Difficultés et émerveillements du retour à la maison

La réadaptation à la vie quotidienne est rude pour une mère de famille qui a perdu tous les gestes du quotidien et a des gros problèmes de mémoire : « Il lui a fallu six mois pour réussir à retenir les prénoms de ses enfants. Elle avait absolument tout à réapprendre »,  raconte son mari. À ces difficultés matérielles s’ajoutent des difficultés morales : « Ma femme avait totalement perdu confiance en elle ». Un rythme nouveau s’instaure dans le foyer, tranchant avec celui d’antan et l’usuel rythme d’une famille de quatre enfants : « Anne-Claire a besoin d’un rythme très régulier comme une personne du troisième âge car tout changement la perturbe ».

Mais Bernard s’émerveille des qualités inchangées de sa femme : « Les médecins m’avaient prédit un changement éventuel de caractère mais si Anne-Claire a tout perdu, je vois qu’il est resté en elle, intacts, sa richesse de cœur, sa joie de vivre et son altruisme. Je dirai même qu’elle possède ces qualités encore plus qu’avant. Aujourd’hui, même si elle a peu de mots pour parler, elle évangélise les personnes qu’elle rencontre »,  affirme-t-il, avec dans la voix, encore un brin d’étonnement. « Même si le raisonnement d’Anne-Claire s’est simplifié après l’accident, je suis certain qu’elle possède toute son intelligence mais qu’il lui manque des mots pour s’exprimer », tient-il à ajouter.

Vivre la prière et le sacrement du mariage après l’accident

Cet émerveillement de Bernard sur sa femme trouve sa racine dans leur foi commune en Dieu : « Humainement, ce serait effondrant de vivre une telle routine. Au moment de l’accident, heureusement que j’avais la foi car sinon, je serais déjà mort dix fois. Mais avec toutes les grâces que nous recevons et les chaînes de prière qui se sont mises en place, notre amour conjugal continue de croître. Sous le regard de Dieu, les choses sont incroyables. Ça me donne envie d’avancer et de vivre quelque chose de beau tous les jours, vivre des petits moments d’amour et de joie. Je peux vous dire que quand on a été autant décapés par les épreuves, beaucoup de choses n’ont plus d’importance. Vivre ce handicap demande une grande dose d’abandon. Il faut redescendre en profondeur, vers l’essentiel et faire le deuil de la vie d’avant, celle que nous vivions avant l’accident », témoigne-t-il.

La prière est la source de la fécondité de leur mariage et leur force dans ces moments difficiles : « La prière et notre foi ont toujours été le ciment de notre couple avec des rapprochements et des divergences sur l’éducation de nos adolescents. Jamais nous ne serions dans cette espérance sans la prière et cette nourriture toute simple avec le Seigneur.  Aujourd’hui, nous prions toujours avec Anne-Claire et en famille ».

Cette prière peut prendre plusieurs formes : « Un petit bouquet de fleurs près d’une statue de la vierge, un chant pour le Seigneur, une bougie allumée dans le coin prière, avoir une compassion pour une personne… Ce ne sont pas des choses si compliquées. Dans cette épreuve, et malgré de grosses difficultés vécues en famille, mes enfants ont vu leur foi nourrie et renforcée. Elle est devenue leur colonne vertébrale. Chacun a ainsi appris à accepter la douleur de l’autre sans forcément toujours comprendre la façon dont elle se manifestait ».

Un livre pour témoigner de l’espérance qui les anime

Pour écrire cet ouvrage, Vous aviez dit que j’allais mourir, sur son parcours familial, Bernard Noirot-Nerin a beaucoup hésité et réfléchi : « Au départ, jamais je n’aurais pensé écrire un livre et même ma famille ne le souhaitait pas. Mais en rédigeant des nouvelles d’Anne-Claire dans le blog qui lui était consacré, j’ai eu des échanges incroyables avec des gens. Alors je me suis dit que je ne mettrai pas sous le boisseau toutes les grâces reçues dans cette épreuve. Il faut dire que j’ai longuement mûri ce projet en le commençant et le reprenant dix fois. Aujourd’hui, c’est la troisième version de mon livre, publié par Parole et Silence à la Fnac, sur Amazon et dans beaucoup de librairies en France. Mon objectif est d’être par ce livre, un serviteur en tenue de service ».

Enfin, devant l’expérience vécue par son couple, et pour la route, nous demandons à Bernard des conseils pour les jeunes mariés. Une occasion pour lui de reparler de la confiance : « Restez toujours confiants dans le Seigneur. On peut être repris humainement par des interrogations. C’est un combat de tous les jours. Dans le mariage, il faut lâcher-prise. Allez au-delà de l’humain car nous construisons une petite Eglise avec l’aide de Dieu. Demandons tous les jours la confiance. Nos vies sont rudes ! Il y aura toujours des problèmes, de chômage, d’enfants ou des tensions mais la vie est si belle avec le Seigneur ! ».

Vous aviez dit que j'allais mourir
© Parole et Silence

Vous aviez dit que j’allais mourir de Bernard Noirot-Nerin, Parole et Silence, 16 euros.

Tags:
EuthanasieHandicapSanté
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