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Crise de la famille ? Non, crise de l’être humain

Ignacio Centenera Crespo - publié le 15/10/15

Quand l’être humain ne sait pas ce qu’il est, il est perdu et le danger arrive.Même si l’Histoire essaie de l’éviter, de l’ignorer (voire de le rejeter), il s’agit d’un aspect essentiel de notre condition humaine.

Cela nous amène à réfléchir à la véritable raison d’être du synode qui a lieu en ce moment. Le principal problème auquel nous sommes confrontés vient du fait que l’être humain a oublié qui il était, il a perdu son identité, sa nature.

Chacun d’entre nous se sent bien quand il agit selon les fondements anthropologiques innés dans la nature humaine.

C’est pourquoi nous devons nous poser les questions suivantes: quelle image ai-je de moi? Qu’est-ce que j’aime faire? S’amuser ne consiste pas à dissoudre des liens, à oublier le passé et à prendre des chemins qui ne correspondent pas à la nature humaine parce qu’ils finissent par détruire l’homme.

Depuis Adam et Ève jusqu’à aujourd’hui, nous sommes tous totalement différents. Chaque personne est unique et extraordinaire. Il est important que chacun sache qui il est devant Dieu. Et nous ne nous rendons pas compte que chaque chose que nous faisons a un sens, même infime. Tout au long de notre vie, nous avons tous un désir de joie qui nous vient de l’enfance et qui évolue puisque nous nous développons différemment.

Pour toutes ces raisons, quand nous parlons de la famille, nous parlons de cette structure dans laquelle l’homme se personnalise et se socialise. C’est le lieu propre et primaire du devenir de l’individu et de la société. L’être humain dans la famille est (ou devrait être) absolument accepté pour lui-même. Ce n’est que si on nous accepte absolument que nous sommes absolument. Être signifie toujours “devant autrui”. La vie est impensable sans relations. Ce n’est que l’intensification des relations qui m’intensifie en tant qu’individu. Nous sommes à la fois être individuel et relationnel, comme le disait déjà Aristote quand il parlait de l’homme comme être politique.

Notre bonheur dépend en grande partie de nos relations

Dans le mésencéphale, des neurones activent la production d’hormones que l’on appelle communément hormones du bonheur. La vie de famille, la reconnaissance du travail d’autrui, un projet mené à bien, etc. déclenchent la sécrétion de ces hormones.

La famille est l’élément essentiel du développement humain

Dans les années 60, au début de la révolution sexuelle, on a rejeté catégoriquement la famille avec le slogan “la famille est morte”. La famille se meurt quand on parle peu clairement, avec des euphémismes, quand on évoque des modèles familiaux qui ne sont pas cohérents avec la condition et l’identité humaines, quand on définit la famille en la vidant de son contenu.

La jouissance du mariage réside dans la finalité d’un engagement pour l’avenir

C’est la différence qui existe entre le mariage et d’autres genres d’unions, où le don s’abaisse à un simple “accord entre partenaires”.

D’ailleurs, notre cher pape émérite Benoît XVI le répétait sans cesse : le réductionnisme est le principal problème du monde. Si la relation conjugale se résume à un acte sexuel, elle implique en fait un dénigrement de l’autre personne et du concept même d’engagement.

Le manque de confiance en l’avenir avec l’autre personne est une faute : pour générer les hormones du bonheur, pour être heureux, la confiance est fondamentale.

Cette promesse d’avenir peut parfois apparaître à l’homme comme excessive, s’il pense à l’impossibilité d’un amour fidèle et éternel. Face à cette inquiétude, l’Église lui dit, en suivant saint Jean, que l’avenir est illuminé par le Christ, qui est présent dans les amours humaines.

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