La capitale Pyong Yang a été le théâtre d'un gigantesque défilé militaire, un symbole fort destiné aux occidentaux.
Pour célébrer le 70e anniversaire de la création du parti unique au pouvoir, la Corée du Nord a organisé l’un des plus importants défilés de toute son histoire. Les États-Unis ne font pas peur à Kim Jong-un, son pays est capable de « faire face à toute guerre provoquée par les États-Unis », a déclaré le leader nord-coréen samedi.
« C’est ce que l’on appelle la politique de Songun, autrement dit l’armée d’abord, la Corée du Nord est une forteresse assiégée qui doit résister à l’impérialisme américain, etc. », explique Pierre Rigoulot, spécialiste de la Corée du Nord au micro de Radio Vatican. Une doctrine qui place l’armée au devant du régime nord-coréen et qui explique pourquoi les défilés militaires sont si présents dans la propagande instituée par le régime : « Il est difficile de distinguer le pouvoir du parti, de l’État et de l’armée. La Corée du Nord donne officiellement la priorité à l’armée », analyse Pierre Rigoulot.
Les purges inquiètent les hauts responsables nord-coréens
Banderoles, chars, lance-roquettes, milliers de soldats qui défilent, tout était au rendez-vous pour que le dirigeant affirme un peu plus son pouvoir. « C’est une doctrine décidée à l’origine par le parti, armée et pouvoir sont intimement liés. D’ailleurs, lorsque vous accédez à un poste de responsabilité politique au sein de l’État, vous accédez aussi à un poste important dans l’armée. » Mais dans le pays, les nombreuses purges à l’initiative de Kim Jong-un inquiètent les hauts responsables qui deviennent de plus en plus réticents à concourir pour des postes hauts placés. « La stabilité pourrait s’en trouver menacée, souligne Pierre Rigoulot, mais le poids de la machine militaire combinée à une propagande massive dissuade toute velléité d’insurrection. »