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Aux États-Unis, deux exécutions suspendues : le Pape redonne des forces aux abolitionnistes

Death penalty – fr

© Public Domain

Giorgio Bernardelli - publié le 02/10/15

Après l’exécution de Kelly Gissendaner, celles de deux détenus, en Oklahoma et Virginie, ont été stoppées à la dernière minute. En cause les médicaments utilisés pour l’injection létale.

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Lorsque le pape François a quitté le territoire américain dimanche soir, après un voyage dont l’un des moments forts fut son appel à abolir la peine de mort, lancé devant le Congrès, trois exécutions capitales étaient programmées : mardi, celle de Kelly Gissendaner en Géorgie, mercredi celle de Richard Glossip en Oklahoma et jeudi celle d’Alfredo Prieto en Virginie.

Après l’injection létale pratiquée sur Kelly Gissendaner mardi, première femme exécutée en Géorgie depuis 70 ans, l’appel de François, réitéré par le nonce des autorités locales, semblait ne pas avoir eu d’écho. Mais cette nuit, un double coup de théâtre change la donne.

Interventions de dernière minute

En Oklahoma, la gouverneure Mary Fallin est intervenue à la dernière minute pour stopper l’exécution de Glossip. Le Pape avait fait appel à elle le 19 septembre dernier dans une lettre rendue publique hier. Cette exécution fait débat aux États-Unis car le condamné, accusé d’avoir commandité le meurtre de son employeur, déclare être innocent. Seul le témoignage du meurtrier le met en cause, ce dernier ayant évité la peine de mort en accusant Glossip.

La gouverneure Fallin est pourtant intervenue pour d’autres raisons. L’exécution a été suspendue en raison d’une erreur banale sur un des trois médicaments utilisés pour l’injection létale. L’exécution a été renvoyée au 6 novembre prochain, accordant 37 jours supplémentaires à la défense qui tentera de rouvrir le procès. La campagne soulignant que tout doute autour de la culpabilité avérée du condamné est inacceptable semble avoir porté ses fruits.

Le cas d’Alfredo Prieto, meurtrier récidiviste originaire du Salvador dont la culpabilité suscite peu de doutes (même si la défense brandit la thèse du handicap mental) est plus surprenant encore. La Virginie a suspendu de manière temporaire la procédure d’exécution, également en raison d’un problème lié au médicament utilisé dans l’injection létale. La Virginie est accusée d’avoir contourné un boycott du produit en se le faisant fournir en douce par le Texas. Dans la journée, un tribunal devrait se prononcer sur cette question en particulier et sceller ainsi le sort de Prieto.

Le rôle réel du pape François 

Une question se pose toutefois : quel est le poids de l’appel de François dans ces événements ? À première vue, il est relativement faible : les raisons spécifiques de la suspension des exécutions sont indépendantes et il n’y a pas eu de commutation de peine. Toutefois, l’intervention du Pape a sans aucun doute redonné de l’élan au front des abolitionnistes, inscrivant à nouveau la question de la peine de mort au cœur du débat public aux États-Unis. Avec une méthode particulière : François ne s’en tient pas à une exhortation générale, mais intervient sur les histoires de chacun des condamnés. À ses yeux, les condamnés à mort ne sont pas une problématique générale, mais des visages d’êtres humains.

Le message le plus fort de ces derniers jours demeurera celui de Kelly Gissendaner, faisant face à l’injection létale en chantant « Amazing Grace », un des hymnes sacrés les plus connus de la tradition anglo-saxonne. Elle incarne cette capacité à changer que le pape François a défendue comme un droit inaliénable de chaque être lors de sa visite à la prison de Philadelphie. La peine de mort n’a pas été abolie cette nuit-là aux États-Unis, la bataille est encore longue. Mais grâce aux paroles et aux gestes du Pape, une partie de l’Amérique est désormais déterminée à lutter corps et âme contre l’exécution capitale.

Tags:
Pape Françoispeine de mort
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