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Syrie : 48 chrétiens rescapés de l’État islamique racontent leur calvaire

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Sylvain Dorient - publié le 09/09/15
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D’anciens otages de Daesh témoignent. Ces Assyriens sont originaires de la région d’Hassakah, où l’organisation terroriste vient de connaître une sévère défaite. Le quotidien suédois Lanstidningen a recueilli le témoignage de l’une des rescapés des camps de prisonniers du pseudo-califat (Daesh). “Nous étions les esclaves de l’État islamique, raconte la jeune femme. Les hommes et les femmes étaient gardés séparément. Nous n’avions aucun moyen de nous laver et ils ne nous donnaient de la nourriture qu’un jour sur deux ou trois.”

Offensive de Daesh

Au début du mois de février, l’État islamique lançait ses djihadistes à la conquête de la région d’Hassakah, au Nord-Est de la Syrie, cherchant manifestement à atteindre la frontière turque. Depuis la perte de Kobané, le pseudo-califat d’Abou Bakr Al-Baghdadi n’a plus d’accès direct au pays par lequel transite l’essentiel de ses armes, de son pétrole et de ses combattants.

Durant cette attaque, 11 villages assyriens chrétiens qui bordent la rivière Kabur, sont tombés aux mains des djihadistes malgré une défense désespérée des milices chrétiennes. Les 253 villageois qui n’avaient pas eu le temps de prendre la fuite sont tombés aux mains des djihadistes. Parmi eux, seuls 48 ont été libérés cet été après six mois de détention.

Contre-attaque

L’attaque des villages chrétiens n’était qu’un épisode d’une offensive bien plus large des militants de l’État islamique contre l’YPG, l’unité de protection du peuple kurde et l’Armée arabe syrienne. Repoussés, les djihadistes ont abandonné les rives de la rivière Kabur et ont tenté de s’emparer de la ville Al-Hasakah, qui était tenue pour moitié par les Kurdes et pour moitié par l’Armée syrienne.

Après des premiers succès, les assaillants ont été enfermés dans la ville par leurs ennemis et progressivement anéantis. Selon les sources officielles, 1 200 combattants de Daesh ont du choisir entre la mort au front et les geôles d’el-Assad.

Gaz moutarde et kamikazes

Ces combats de la région d’Hassakah représentent pour le calife autoproclamé, Abou Bakr Al-Baghdadi, une grave défaite. Il a manifestement mis toutes ses forces dans la bataille, déployant ses tanks pillés à l’armée irakienne, précédés par les assauts des kamikazes et bombardant les positions loyalistes au gaz moutarde, comme le relève Almadar news. Pour renforcer ses positions menacées au nord par les peshmergas kurdes, il a fait monter en première ligne ses vétérans tchétchènes, aguerris et redoutés sur le champ de bataille.

Une Allemande donne sa vie pour la Syrie

Contre l’État islamique, l’armée arabe syrienne a combattu en étroite collaboration avec l’YPG, qui lui-même bénéficie du soutien actif de l’armée de l’air américaine. Les milices chrétiennes ont elles aussi participé à la contre-offensive et des volontaires de plusieurs pays ont revêtu l’uniforme des YPG, dans son combat contre le pseudo État islamique.

C’est ainsi qu’une femme de nationalité allemande a trouvé la mort, en même temps qu’une quarantaine de combattant de l’YPG, parmi lesquels un Australien et un Britannique. Une centaine de vétérans du Hezbollah libanais sont venus jusqu’à Hassakah pour prêter main-forte aux Kurdes sous l’uniforme de l’YPG. Cette étonnante alliance entre alaouites de l’armée régulière, chiites du Hezbollah et sunnites Kurdes prouve que le rejet de l’État islamique dépasse largement les clivages religieux !

Plus de 90 “fuyards” fusillés

Selon les réseaux de propagande de Daesh, la défaite d’Al-Hassakah aurait été causée “principalement par la désertion des combattants”. Les bourreaux du califat ont publiquement exécuté 90 djihadistes accusés d’avoir abandonné le champ de bataille.

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