Avec la rentrée vient aussi le temps de mettre à jour quelques vaccins. Mais lesquels et pour qui ? Voici le point pour vos enfants, mais aussi pour vous.
Entretien avec Stéphane Gayet, médecin des hôpitaux au CHU (hôpitaux universitaires) de Strasbourg, chargé d'enseignement à l'université de Strasbourg et conférencier.
Atlantico : La rentrée approche, pour les enfants et les adolescents. L’occasion pour les parents de faire le point sur un certain nombre de choses afin d’attaquer sereinement l’année. En matière de vaccins, pouvez-vous nous rappeler ce qui est obligatoire et ce qui est recommandé ?
Stéphane Gayet : D'abord, qu'est-ce qu'un vaccin ? Il s'agit d'une préparation antigénique pharmaceutique, c'est-à-dire un médicament, le plus souvent injectable mais parfois buvable, qui est capable de stimuler sélectivement et efficacement le système immunitaire afin de déclencher, dynamiser et entretenir une "réponse immune" à la fois ciblée, opérante et durable. La durabilité est assurée par la capacité des lymphocytes à mémoire de conserver l'information antigénique contenue dans le vaccin pendant de longues années.
Ces lignées de cellules mnésiques restent en sommeil tout ce temps et peuvent se réveiller très rapidement – si cet antigène est réintroduit dans le corps – pour mobiliser au plus vite toutes les forces de défense afin de le neutraliser. Cette réponse du système immunitaire dopée par la mémorisation de l'information antigénique est appelée "réponse immune secondaire".
Dans l'esprit de beaucoup de gens, la lutte spécifique contre un microorganisme pathogène procède essentiellement de la production d'anticorps. Non, ces derniers n'en sont qu'un volet. Il existe à côté de ces anticorps ou immunoglobulines un "combat de corps à corps" entre les cellules immunitaires et les microorganismes, qui est aidé par l'intervention de nombreuses autres molécules dites de l'inflammation.
Comment s'administre un vaccin ? C'est un médicament stérile, le plus souvent injectable, pour lequel les deux voies d'administration essentielles sont la voie intramusculaire et la voie sous-cutanée. Il faut par ailleurs bien distinguer la vaccination primaire ou primo-vaccination : c'est la vaccination de départ, celle qui introduit l'antigène vaccinal pour la première fois dans l'organisme. Elle comporte de une à trois injections. Lorsqu'on les a reçues, on est réellement vacciné.
Mais cette immunité vaccinale ne dure pas toute la vie : il faut l'entretenir ou plutôt la réactiver par des vaccinations secondaires ou rappels. Pour chaque vaccin, on a défini un programme individuel de vaccination qui s'étale sur plusieurs années. Lorsqu'un retard est intervenu dans la réalisation de ce programme individuel, il n'est pas nécessaire de le recommencer. Il suffit de le reprendre au stade où il a été interrompu et de compléter la vaccination. Alors que pendant de longues années, on s'évertuait à le recommencer. La reprise d'un programme individuel de vaccination au cours duquel un retard s'est produit est appelée rattrapage. Lire la suite sur Atlantico