Steve Maman, citoyen canadien, aurait arraché personnellement 128 femmes yézidies et chrétiennes aux griffes de l’organisation État islamique. Chaque libération lui aurait coûté de 2 000 à 3 000 dollars. Désirant faire davantage, il a fondé au début de l’été l'organisme sans but lucratif CYCI (Liberation of Christian and Yazidi Children of Iraq) et lancé un appel aux dons via la plateforme de financement participatif Gofundme qui aurait déjà permis la libération d’une trentaine d’autres captives.
"Ce vendeur de voitures de collection s'est lancé dans cette opération fin 2014, raconte Le Figaro. Le père de famille d'origine marocaine et de confession juive découvre à cette époque l'horreur que vivent les enfants et les femmes prisonniers de l'EI. 'Je me souviens très bien de ce soir-là, nous confie Steve Maman. J'étais devant mon ordinateur et je suis tombé sur une photo d'enfants emprisonnés dans une cage. Je venais de voir le film La liste de Schindler, qui raconte l'histoire de cet industriel allemand qui a sauvé 1 200 juifs pendant la Seconde Guerre mondiale. À ce moment-là, je me suis dit que je devais agir.'"
On estime à environ 5 000 personnes, majoritairement yézidies, ces femmes et ces enfants réduits en servitude par le pseudo État islamique tandis que les hommes sont systématiquement massacrés – un document récemment authentifié par l'Onu fait état des prix auxquels sont vendues des esclaves sexuelles (Aleteia).
Comme aux temps des pirates barbaresques…
Cette initiative nous ramène aux temps où il fallait racheter des chrétiens aux Turcs et aux pirates barbaresques qui écumaient la Méditerranée et faisaient des razzias sur les rivages de l’Europe : des ordres religieux en avaient fait leur principale mission, tels l'Ordre de la Très Sainte Trinité pour la Rédemption des captifs (Trinitaires) fondé au XIIe siècle par saint Jean de Matha ou encore l’Ordre de la Merci (Mercédaires) fondé au siècle suivant par saint Pierre Nolasque (Wikipedia).
"Celui qui sauve une vie sauve le monde"
L’initiative de Steve Maman ne fait cependant pas l’unanimité. On lui reproche d’encourager Daesh à faire des esclaves et de contribuer ainsi au financement du groupe terroriste. Mais lui répond simplement : "Celui qui sauve une vie sauve le monde. C’est une citation du Talmud. Je ne veux pas savoir où et à qui va l’argent. La priorité, c’est la vie. Imaginez un instant que votre mère ou votre petite-fille soit violée brutalement, cinq fois par jour. Prendrez-vous le temps de répondre à une telle question ? J'en doute" (Huffington Post).
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