Empoisonnement collectif de djihadistes, réseaux d’évasions de captives yézidies et de chrétiens persécutés, les actes de résistance à Daesh se multiplient dans tout le “Califat”.
L’exaspération des populations soumises à la dictature islamique de Daesh se traduit par des actes de résistance de plus en plus nombreux. Le plus spectaculaire, s’il est avéré, serait l’empoisonnement collectif de 145 djihadistes, dont 45 n’auraient pas survécu, lors du repas de l’Iftar (repas de rupture du jeûne de ramadan) à Mossoul (Irak) la nuit du 7 juillet.
45 djihadistes morts empoissonnés, 100 dans un état critique
Selon le journal kurde Al Sumaria News, le site iranien Press TV ainsi que le quotidien israélien Haaretz, outre les 45 djihadistes décédés rapidement, 100 autres seraient hospitalisés dans un état critique pour une bonne partie. L’auteur de l’empoisonnement, un jeune homme qui aurait pu s’enfuir, aurait bénéficié de la complicité d’habitants de Mossoul voulant se venger des mauvais traitements que leur inflige l’organisation État islamique depuis la conquête de la ville, il y a un an (i24 news, RTL). Une information à prendre bien sûr avec les précautions d’usage, tant les faits semblent "énormes"…
Une filière d’évasion pour les captives yézidies
Il est certain en revanche que des réseaux de résistance obtiennent des succès notables. Le Figaro Madame se fait l’écho d’un article du Telegraph qui relate l’action de l’avocat Khaleel al-Dakhi pour libérer des captives de Daesh. Il s’agit de femmes et de jeunes filles yézidies – minorité kurde considérée comme impie par l’État islamique –, capturées en août dernier sur le mont Sinjar où elles avaient tenté de trouver refuge, tandis que les hommes étaient massacrés. "Khaleel al-Dakhi répertorie (…) les noms des kidnappées en allant à la rencontre de toutes les familles de Sinjar ; il dresse une liste de 3 000 personnes. Les premières femmes qui réussissent à s’échapper seules lui décrivent l’organisation du territoire et leur quotidien. Des informations qui permettent à l’avocat d’organiser les premières évasions." Une centaine d’entre elles ont recouvré la liberté grâce à un réseau implanté dans le territoire de Daesh. Cette filière n’est évidemment pas sans danger pour les candidates à l’évasion comme pour les passeurs dont trois y ont déjà perdu la vie. "Si Khaleel est kidnappé, il connaîtra probablement le même sort", commente le Telegraph. "Bien sûr, ma vie est en danger, mais je dois secourir les filles et les femmes, explique-t-il dans les colonnes du journal britannique. (…) J’essaie de me protéger, car il y a plein de gens dans les geôles de Daesh qui attendent que j’aille à leur rescousse. (…) Quand je sauve une personne de Daesh, j’ai l’impression que c’est une victoire contre le terrorisme." Il ne se contente pas de libérer les femmes : il "s’assure qu’elles suivent des traitements gynécologiques et psychologiques. Il rend visite à chaque femme plusieurs fois par mois et aide chacune à retrouver une vie normale".
Un réseau belge exilftre des chrétiens d’Alep
Une troisième histoire de résistance (parmi d’autres) se situe en Syrie : "Un groupe de citoyens belges et des membres du gouvernement ont annoncé en conférence de presse ce mercredi (8 juillet) la réussite d’une opération discrète (débutée en mai, elle s’est achevée samedi dernier) qui a permis de faire sortir 244 chrétiens syriens qui vivaient dans la ville d’Alep (Nord-Ouest de la Syrie). Les exilés sont passés par le Liban, où l’ambassade belge leur a délivré des visas qui leur ont permis de rejoindre la Belgique pour y demander l’asile. Les derniers sont arrivés sur le sol belge samedi", relate VICE News. Il s’agit de jeunes venus avec leurs parents ou leurs grands-parents "afin de leur permettre de retourner à l’école, ou de fréquenter l’université, pour aider leur pays à se redresser quand ils rentreront en Syrie."