L’appel de Milly à Laura
Il fut un temps où Milly aussi était réduite à ses seuls symptômes et, comme Laura, il lui arrivait de tomber dans le piège obsessionnel de l’autodestruction : "Je sais donc à quel point l’idée du suicide peut être insidieuse, entrer dans l’esprit de manière subtile, séduisante, jusqu’à prendre possession complètement de la personne", confie-t-elle. Et c’est parce qu’elle a vécu la même expérience, le même désarroi total, qu’elle a senti les mêmes désirs de mort que Milly se sent en droit de lui présenter le seul remède capable de la sauver : la dimension spirituelle "plus forte que tous les échecs que nous subissons dans ce monde et les sensation de vide qui s’ensuivent". Pas même une mère ou un père destructeur ne peut avoir de prise sur son enfant quand celui-ci a cette perception de l’Amour et de la Miséricorde de Dieu. Amour et Miséricorde sont "de vrais baumes pour adoucir les pires souffrances", assure-t-elle, car ils redonnent du sens – le vrai Sens – à ce qui compte vraiment dans la vie, "ce bien qui nous a été donné et que nous sommes appelés à protéger et gérer, au-delà de tout effort et souffrance".
L’Amour de Dieu contre "la piqûre mortelle"
Milly voudrait tellement que cet Amour soit raconté à Laura, qu’il lui soit suggéré, en accueillant son cri de détresse comme un cri contre "le monstrueux et déchirant non-sens" de tout ce qui lui arrive. Cri que trois médecins ont décidé d’étouffer en lui offrant "une piqûre mortelle". Milly voudrait que tous ceux qui ont souffert comme elle et souffrent comme Laura de dépression endogène, sortent de cette horrible "fosse dans laquelle ils se trouvent". Pour cela, elle a en projet de sortir un livre où elle racontera son expérience et montrera que la voie du salut n’est pas "le suicide permis et payé par l’État (…), qui est la pire des solutions !", mais celle qui passe par le Golgotha, et te l’apporte le matin même de la Résurrection.