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Réforme du collège : Najat, arrête ton char !

Roland Zumbühl (Picswiss)

Roland Zumbühl (Picswiss), Arlesheim (Commons:Picswiss project)

Sylvain Dorient - publié le 05/07/15

Une association de professeurs de latin mécontents met des bâtons dans les roues de la réforme des collèges de la ministre de l’Éducation nationale.

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En 2014, Robert Delord, professeur de latin à Die dans la Drôme, montait l’association Arrête ton char. En 2013, la réforme du Capès décourageait déjà les candidats en lettres classiques, et une tendance se confirmait : le latin allait être enterré ! Cette fois, avec le texte concocté par l’équipe de Najat Vallaud-Belkacem, c’est l’ensemble des professeurs de langues anciennes qui est menacé, et l’association a déposé le 12 juin, devant le Conseil d’État, une demande d’annulation du décret réformateur du 20 mai. Ce décret prévoit une entrée en vigueur de la réforme dès la rentrée 2016.

Un grain de sable dans l’engrenage

Sauf que Arrête ton char dénonce un "excès de pouvoir", invoquant la loi du 11 janvier 1984. Cette dernière prévoit que soit consulté le Comité technique ministériel (CTM) de l’enseignement quand une réforme modifie les "méthodes de travail des administrations, établissements ou services" et d’avoir "une incidence sur les personnels". Or, le comité n’a pas été consulté et cet oubli fâcheux pourrait enrayer la mécanique de Mme Vallaud-Belkacem ! Le Conseil d’État a en effet considéré, jeudi 26 juin, que le recours pour excès de pouvoir était recevable.

Suppression de l’option "langue ancienne"

La réforme 2015 prévoit que "le latin ne sera plus une option proposée en plus des autres matières, mais l’un des nouveaux Enseignements pratiques interdisciplinaires (EPI)", intitulé "Langues et culture de l’Antiquité". Or les EPI seraient "pris en charge par les enseignants de toutes les matières qu’ils sollicitent", lesquels définiraient "en équipe les contenus des cours". Autrement dit, il n’y aura plus de nécessité d’avoir des latinistes émérites pour réaliser ces cours, ils pourront être donnés par des professeurs d’autres disciplines. On comprend dès lors la crainte des professeurs de langues anciennes. Robert Delord s’est mis en vente sur le Bon Coin en tant que "Prof de latin et de grec ancien à recycler" et s’offre comme "jardinier, cuisinier, correcteur d’orthographe, clown d’anniversaire, serre-livres et paillasson pour ministre".

Une affaire de sesterces

Comme souvent derrière les envolés lyriques des réformateurs qui parlent de "démocratisation" et qui imaginent de nouveaux cours favorisant "l’expression orale, l’esprit créatif et la participation", il y a une affaire de sous. En 2010, il y avait encore 335 000 collégiens latinistes ou hellénistes en France. En diminuant ce cheptel d’irréductibles, le ministère va, surtout, pouvoir économiser des dizaines de milliers d’heures de cours.

Tags:
Éducation
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