La Cour suprême américaine a légalisé vendredi 26 juin le mariage homosexuel dans l'ensemble des États-Unis. Et cela en irrite plus d'un.
C’est au nom de la liberté, bien entendu, mais aussi au nom de l’"amour, de la fidélité, du dévouement" et de la nécessité de "ne pas condamner des personnes à la solitude" que la Cour suprême des États-Unis a finalement validé le mariage entre personnes de même sexe.
Tels furent en tout cas les mots employés au terme de cette longue décision rédigée par le juge Kennedy au nom de la Cour. Les 50 États de la fédération américaine sont concernés, y compris ceux qui jusqu’alors interdisaient de telles unions ; les débats au sein de ces États sont donc terminés.
C’est un gain de cause général ; une victoire totale des requérants venus des quatre coins des États-Unis. Le "mariage gay" est entré dans le droit américain non par la loi, librement débattue et votée au niveau de chaque État, mais par la jurisprudence de la plus haute juridiction du pays, laquelle s’impose à tous les États américains.
Mais c’est une décision politique
Éminemment politique à l’instar de celle qui valida l’Obamacare, sécurité sociale à l’américaine, reforme phare du président Obama, à une petite voix près. On se souviendra en effet que cette Cour a ceci de particulier qu’elle prétend être totalement transparente. Elle est composée de neuf juges, savants juristes, et rend ses décisions à la suite d’un vote. Point de bulletins secrets dans cette enceinte ; les votants sont connus. À se fier à sa composition, la Cour n’aurait jamais dû valider le mariage homosexuel : cinq juges conservateurs, quatre progressistes. Cinq a priori hostiles, quatre a priori favorables. Mais le sort en a décidé autrement ; le juge Kennedy, le plus modéré des conservateurs, fit bloc avec les progressistes, basculant ainsi la majorité en faveur de ces derniers. C’est un deuxième coup dur pour les conservateurs de la Cour en quelques mois : l’Obamacare bénéficia également de ce même coup du sort ; à l’époque ce fut le président, le juge John Roberts, qui permit aux progressistes de l’emporter et de valider le système. Lire la suite sur Atlantico