Chaque été, des bénévoles font du sanctuaire Notre-Dame de Rocamadour un lieu d’accueil et d’évangélisation. Clémence partage son expérience.
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J’ai découvert Rocamadour en juillet 2012, sur les conseils d’une amie et d’un prêtre. J’avais décidé de m’inscrire pour une semaine de bénévolat, dans ce lieu dont j’ignorais tout, y compris sa position géographique ! Je me lançais dans une aventure où je ne connaissais concrètement personne. Je partais vers l’inconnu le plus total !
Et pour moi, il y a eu un "avant" et je vis "l’après". C’est par ces semaines de bénévolat que la Vierge Marie, dans son sanctuaire, m’a progressivement prise par la main, façonnée et conduite sur des chemins encore inexplorés. Elle offre son "oui" inconditionnel et permanent à Dieu, il n’y a pas un moment où elle n’est plus la Servante du Seigneur. Cela elle veut nous l’apprendre en tant que Mère bien sûr, mais aussi en tant que sœur. Elle nous accompagne sur nos chemins de foi, sur nos chemins de jeunes adultes qui ne maîtrisent pas encore quelle va être la direction de leur vie et Notre-Dame de Rocamadour est là pour nous dire : "Fonde toi, enracine-toi sur le roc". "L’Éspérance ferme comme le roc", telle est la devise du sanctuaire !
C’est à Rocamadour que j’ai, tout d’abord, appris à prier la Liturgie des heures. Cette prière m’est devenue familière si bien qu’en repartant "dans le monde", dans mon quotidien plus citadin, j’ai voulu prolonger cette prière si particulière dans le sens où elle nous relie au monde entier puisqu’elle est portée par tous les religieux. Et je dois avouer que cela n’a pas été simple au début : tenter de psalmodier toute seule est moins aisé qu’en groupe ! Par le soin apporté à la liturgie, j’ai redécouvert la messe comme source et sommet de notre vie chrétienne. Une messe à la fois si simple, si dépouillée mais la messe telle qu’elle est, magnifique, transcendante et unique. Il y a une grâce de l’Eucharistie dans ce sanctuaire marial.
La dimension fraternelle est très forte, les liens tissés sont d’une grande richesse. Bien souvent, je l’ai constaté, nous en venons très vite à l’essentiel en laissant de côté appréhension et réserve initiale. Le sanctuaire accueille beaucoup de séminaristes et c’est une grande chance pour nous tous. Le fait de côtoyer ces jeunes hommes qui ont répondu à un appel du Christ à Le suivre nous renvoie à notre propre vocation et nous pousse à y répondre également. En particulier pour les jeunes filles, cela est également exigeant, nous devons être à la fois respectueuses par nos effets vestimentaires et attitudes, mais savoir aussi se montrer sœurs, amies ou cousines afin qu’un vrai rapport de camaraderie puisse s’établir en vue de s’enrichir mutuellement.
Rocamadour, c’est un sanctuaire marial depuis des siècles, accroché à une falaise de 120 m de haut. Un lieu magnifique, visité par des centaines de milliers de curieux chaque année. Le visiteur est saisi par la beauté des lieux et l’ambiance qui règne dans ce sanctuaire si particulier. Ils ne ressortent généralement pas indemnes de leur temps à Rocamadour !!
Depuis plus de 10 ans, tout particulièrement l’été, une petite armée de bénévoles en polo rouge a répondu à l’invitation du recteur et œuvre à l’accueil et à l’entretien du site. Et à Rocamadour, le bénévole ne chôme pas ! Selon la formule consacrée, le bénévole est nourri, logé, blanchi, et surtout intensément aimé !! Car dans ce sanctuaire, c’est la Vierge Marie qui nous accueille, et en Bonne Mère, qui prend soin de nous.
Le recteur du sanctuaire, nous confie plusieurs missions, dont celle de l’accueil et de l’évangélisation. Notre cahier des
charges est simple : transformer les touristes en pèlerin ! Ainsi, par nos témoignages, notre façon d’être, nos sourires, nos actions, nous devons embraser le parvis du sanctuaire et ne pas avoir peur d’aller de l’avant en évangélisant tous azimuts !
Quand on a un trésor, on veut le faire partager, surtout celui d’être aimé d’un Amour absolu, inconditionnel, ineffable dont nous ne pouvons même pas estimer la largeur, la longueur, la hauteur, ni même la profondeur ! Nous ne pouvons pas garder ce trésor pour nous-mêmes, nous devons être contagieux de cet Amour du Christ ! Grâce à la diversité de nos personnalités, chaque bénévole évangélise différemment. Nous n’avons pas tous un charisme d’orateur ! Les grands discours, les belles théories, c’est beau, c’est grand mais nos actes ont une portée énorme. Nous tendons à ce que notre mode de vie soit en lui-même un témoignage à lui tout seul. Ainsi, certains évangélisent par leur attitude de prière, d’autres parce qu’ils vont trouver les mots qui vont "accrocher" les visiteurs, ou encore grâce simplement à la joie qui émane de nous tous à vivre ensemble cette expérience.
Mais l’arme fatale du bénévole, c’est son sourire ! C’est le premier élément que les gens rencontrent avant même un "bonjour" enthousiaste. Il faut se laisser surprendre par les rencontres opérées et être totalement ouvert à la discussion, et ne surtout pas avoir de discours bien rodé ! Laissons-nous amené progressivement sur le chemin de chaque visiteur avant de les amener sur celui du Christ, écoutons-les avant d’agir. Nous sommes en quelque sorte des "serviteurs inutiles", de simples outils du Bon Dieu, nous ne voyons bien souvent pas comment la grâce opè
re dans le cœur de chacune de ces personnes, mais pour rien au monde nous ne voudrions être ailleurs !
Rocamadour est planté sur le roc, et nous avons, nous aussi, bien besoin d’être enracinés et fondés en Christ afin que nos actions prennent leur source en Lui. La vie de prière à Rocamadour est bien développée. Chaque bénévole est invité à prendre part aux offices de la Liturgie des heures, aux messes, au chapelet ou encore à l’adoration quotidienne. Les prêtres se tiennent à notre disposition si nous voulons nous confesser ou les rencontrer. Ainsi, grâce à la liturgie, aux topos et aux homélies, les bénévoles peuvent venir étancher leur soif grandissante de Dieu. Nous expérimentons notre vocation commune de devenir des saints ! Rocamadour est un lieu de grâce immense d’où l’on revient transformé, transfiguré… et où nous voulons revenir le plus vite possible.