Lors de sa visite en l'église du Cottolengo, à Turin, le Saint-Père a appelé à ce que la société soit plus attentive aux personnes malades et isolées.
Voilà une étape qui ne pouvait pas manquer au programme de la visite du pape François à Turin : le Cottolengo, la Petite Maison de la divine Miséricorde, à la fois monastère, hôpital et asile, fondé au 19e siècle par le "saint Vincent de Paul italien", Joseph-Benoît Cottolengo. Il s’agit une institution atypique destinée à accueillir tous les malades pauvres, quelle que soit leur pathologie, surtout certains handicapés qui, à l’époque du père Cottolengo, étaient refusés par les hôpitaux, comme les épileptiques, les malades mentaux et les sourds-muets.
Un rappel de Laudato Si
Pour animer son institution qui a essaimé à travers le monde, Joseph Cottolengo a fondé une congrégation de religieuses et un institut de frères, prêtres et laïcs. Le Saint-Père s’est rendu dimanche après-midi dans ce lieu de charité pour y rencontrer des malades et des handicapés. L’occasion pour lui de relever que l’exclusion des pauvres existe encore aujourd’hui. "La médecine a fait des progrès mais la culture du déchet a provoqué une crise anthropologique : ce n’est plus l’homme qui est au centre des actions mais la consommation et les intérêts économiques", a-t-il répété, sur un ton proche de celui employé dans son encyclique Laudato Si publiée jeudi dernier.
La mémoire et la sagesse
Parmi les personnes délaissées, le pape François a cité les personnes âgées. "Elles sont la mémoire et la sagesse des peuples ; et pourtant leur longévité n’est pas toujours perçue comme un don de Dieu, mais au contraire comme un poids difficile à supporter." Le Souverain Pontife invite donc à "développer des anticorps" contre cette mentalité qui fait tant de mal à la société. "Il s’agit d’un péché, a-t-il martelé, d’un grave péché social."
Témoins et apôtres
Le pape François a rendu un hommage appuyé au père Cottolengo et à son amour évangélique concret. "La raison d’être de cette institution, a-t-il dit, n’est pas une forme d’assistanat ou de philanthropie, c’est l’Évangile, l’amour préférentiel de Jésus pour les plus fragiles et les plus faibles." Le Saint-Père a par ailleurs invité les malades à devenir les témoins et les apôtres de la divine Miséricorde qui sauve le monde. "En contemplant le Christ crucifié, et avec l’aide de ceux qui prennent soin de vous, leur a-t-il dit, vous trouverez la force et la consolation pour porter votre croix tous les jours."