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L’Encyclique « Laudato si » décryptée : trois clés, trois axes, trois cris

encyclique FR

Paul Malo / Aleteia

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Judikael Hirel - publié le 18/06/15

"Tout est lié, tout nous est donné, tout est fragile." Elena Lasida, chargée de mission à Justice et Paix France, décrypte pour nous l’encyclique sur l’écologie intégrale du pape François.

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Certes, cette encyclique du pape François sur l’écologie intégrale est aussi accessible que simple à lire. Mais un décryptage par un spécialiste est tout sauf superflu. C’est l’exercice auquel a bien voulu se prêter Elena Lasida, chargée de mission à Justice et Paix France, et par ailleurs directeur du Master "Économie solidaire et logiques de marché" au sein de l’ICP. Elena Lasida distingue dans ce texte trois clés de lecture, trois piliers autour desquels il est construit, mais aussi trois concepts et trois appels forts.

Tout es lié, donné, fragile

Premier centre, première expression qui revient constamment : tout est lié. Cela est dit et redit en permanence dans cette encyclique. L’idée d’écologie et de rapport à la terre ne peut être conçue indépendamment par rapport aux humains, à Dieu, aux institutions, à la culture, à la politique, à l’économie. Le Pape pose là une définition courageuse de l’environnement : la relation existant entre la nature et la société qui l’habite. Cette dimension relationnelle est au cœur de l’encyclique.

Deuxième pivot : le don, le rappel que tout nous est donné. Cette terre dégradée, il faut avant tout se rappeler que c’est un don. Un rappel lié à la destination universelle des biens, un des principes-clés de la doctrine sociale de l’église.

Troisième centre de gravité de ce texte : la fragilité. Dans ce lien entre la terre et les hommes, tout est fragile. L’interdépendance entre les deux est totale. Ce document dit qu’aujourd’hui, on ne peut pas concevoir l’un sans l’autre, la lutte contre la pauvreté indépendamment de la lutte pour le respect de la terre et l’écologie.

Trois concepts forts

Par ailleurs, cette encyclique expose trois concerts forts. D’abord, bien sûr, la notion d’écologie intégrale. Une notion à mettre en parallèle du principe de développement intégral, dans la doctrine sociale de l’Église. Mais ici, le Pape va plus loin et parle d’écologie intégrale.

Autre concept : la notion de création. Un chapitre de cette encyclique est intitulé "Évangile de la création". Comme dans un parcours biblique, il est fait appel à l’Ancien et au Nouveau Testament pour montrer comment, dans la Bible, le rapport à la nature et à l’humain vont ensemble. Il y a là une théologie de la création, qui déconstruit tout rapport de domination à la terre.

Troisième mot clé : le dialogue. Un chapitre de cet encyclique propose des actions,  décliner l’action en termes de dialogue. C’est une invitation à l’Église à se situer face au monde, dans une relation de dialogue.

Trois cris associés à ces trois concepts

Pour Elena Lasida, on peut aussi distinguer trois cris, trois appels, correspondant à ces trois concepts. D’abord un appel à construire notre maison commune. Dans cette construction, on va parler des différentes responsabilités, de dette écologique, les pays riches ayant plus profité de cette maison que les pays pauvres. En même temps, ce texte parle de louange. C’est le Cantique des créatures de saint François qui rythme l’encyclique. Cette maison commune est aussi à célébrer.

Deuxième cri, aussi une notion forte ; l’invitation à la conversion écologique, à trois niveaux. La gratitude permet de se reconnaître dans ce monde donné. La communion rappelle très fortement qu’il n’est pas de conversion sans conversion communautaire. La dimension communautaire est centrale. Cette conversion écologique s’inscrit enfin dans l’espérance. Elle ne demande pas seulement de réparer le mal fait à la terre et à la nature, mais ouvre à la possibilité d’une nouvelle création. Elle invite à la créativité et à l’enthousiasme.

Troisième et dernier appel, c’est celui à une révolution culturelle. Il faut un nouveau paradigme, quelque chose de radicalement nouveau pour construire le monde à venir. Il faut changer de style de vie, changer au niveau éducatif. Il faut de la sobriété, non pas dans une approche sacrificielle, mais comme une expérience libératrice. Il ne s’agit pas seulement d’une réduction de sa consommation : dans cette sobriété se joue notre liberté. Dernier élément : la célébration. Il faut célébrer cette belle création qui nous est donnée. Elle est source d’émerveillement et il ne faut pas l’oublier.

Selon Elena Lasida, ces trois cris, très présents dans l’encyclique, font en quelque sorte penser aux gémissements de l’enfantement. La douleur est présente, mais il s’agit d’une création nouvelle à faire advenir.

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Laudato si
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