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L’abbé Cestac, père des pauvres et des prostituées

vitrail abbé Louis-Edouard Cestac

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vitrail abbé Louis-Edouard Cestac

Philippe Oswald - publié le 30/05/15

L’abbé Louis-Edouard Cestac (1801-1868), du diocèse de Bayonne, est béatifié ce dimanche. Un miracle attribué à son intercession a été reconnu par le pape François.

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Tous ont pu suivre sa messe de béatification sur KTO TV en direct de Bayonne… C’est saint Pie X qui avait signé le décret d’introduction de la cause de béatification et de canonisation de l’abbé Louis-Édouard Cestac, en 1908, 40 ans après sa mort…

Plus de 100 ans se sont écoulés avant que la reconnaissance d’un miracle attribué à son intercession fasse l’objet d’un décret, signé le 13 juin dernier par le pape François. Le diocèse de Bayonne, Lescar et Oloron, dont l’évêque est Mgr Marc Aillet, bien connu des lecteurs d’Aleteia, va bientôt pouvoir s’enorgueillir d’un nouveau bienheureux. Et la joie ne sera pas moins vive dans la congrégation des Servantes de Marie, dont l’abbé Cestac est le fondateur.

Du "Grand Paradis" à "Notre-Dame du refuge"

Louis-Édouard naît à Bayonne le 6 janvier 1801. Son père, Dominique Cestac, après avoir été "chirurgien de la marine", devient chirurgien de la ville et des prisons. Sa mère, Jeanne Amitessarobe, est d’ascendance basque espagnole. Louis-Édouard a deux sœurs dont la cadette Élise (1811-1849) deviendra sa collaboratrice. Après des études au Petit Séminaire d’Aire-sur-Adour puis au séminaire de Saint-Sulpice à Paris, Louis-Édouard est nommé professeur au Petit Séminaire de Larressore. Il est ordonné diacre le 26 juin 1825 et prêtre le 17 décembre 1825, à l’âge de 24 ans. En 1831, âgé de 30 ans, l’abbé Cestac est nommé vicaire à la cathédrale de Bayonne.

Dans ce port, la prostitution sévit parmi les jeunes filles, parfois très jeunes, qui errent dans les rues et près des chantiers navals. C’est pour elles que le jeune vicaire fonde en 1836 un foyer d’accueil, dans une maison prêtée par la ville de Bayonne et dénommée "Le Grand Paradis". Deux ans plus tard, il achète à crédit un domaine agricole situé à Anglet : le domaine Châteauneuf, qu’il appellera "Notre-Dame du Refuge". Avec quelques éducatrices bénévoles, il élabore pour les jeunes  "pénitentes", comme on les appelle à l’époque, un projet d’éducation fondé sur l’amour de Marie, la liberté et le travail.

La fondation des Servantes de Marie

En 1842, les 14 premières collaboratrices de l’abbé Cestac se consacrent à Dieu par des vœux religieux. Le père leur donne une règle de vie qu’il a écrit à la Trappe de La Meilleray en 1839 et à Bétharram en 1841, chez son ami prêtre Michel Garicoïts, un saint célèbre dans la région et bien au-delà depuis sa béatification par Pie XI et sa canonisation par Pie XII en 1947. L’un et l’autre sont des fondateurs d’ordres : l’abbé Michel Garicoïts avait fondé en 1838 la congrégation des Prêtres auxiliaires du Sacré-Cœur de Jésus, qui deviendra cette même année 1841 la société des Prêtres du Sacré-Cœur de Jésus.

L’année suivante, c’est au tour de l’abbé Louis-Édouard Cestac de fonder la congrégation des Servantes de Marie (6 janvier 1842). Parmi ses premières recrues, sa propre sœur Élise Cestac, en religion sœur Marie-Madeleine, cofondatrice ; Gracieuse Bodin, sœur Marie-François de Paule, chargée d’accompagner les premières prostituées accueillies, et qui deviendra la première supérieure générale de la congrégation ; Marie Supervielle, sœur Marie-François de Sales, qui organisa le travail dans la communauté naissante de Notre-Dame du Refuge. Une dizaine d’années plus tard, en 1851, naît la branche contemplative des Solitaires de Saint-Bernard ou Bernardines afin d’accueillir certaines des "pénitentes" désirant mener une vie religieuse vouée à la prière et au travail dans la solitude.

Féru de pédagogie et d’agriculture

À partir de 1852, année de la reconnaissance officielle de la congrégation, l’abbé Cestac envoie ses religieuses dans de nombreux villages ruraux pour ouvrir des écoles (120 écoles – 10 départements). Passionné de pédagogie, il invente une méthode de lecture pour ses jeunes institutrices. Mais il est aussi expert en agriculture, et veut répondre au besoin de bien nourrir et au meilleur prix les jeunes accueillies à Notre-Dame du Refuge et au Grand Paradis tout en travaillant à l’essor de l’agriculture dans la région. Il fait de Notre-Dame du Refuge un lieu d’expérimentation et d’innovation pour une agriculture plus prometteuse.

C’est ainsi que Notre-Dame du Refuge devient un lieu d’expérimentation et d’innovation reconnu par les plus hautes autorités : élu président du comice agricole de Bayonne en 1857, le fondateur de Notre-Dame du Refuge est décoré en 1865 de la Légion d’honneur par Napoléon III, pour son action sociale et agricole.

L’empereur et son épouse, familiers de la région puisqu’ils avaient "lancé" Biarritz, appréciaient particulièrement l’abbé Cestac : l’impératrice Eugénie était venue prier à la chapelle de paille de Saint-Bernard (à Anglet) pour demander un fils. Le père Cestac assura publiquement que sa prière serait exaucée, et elle le fut : Louis-Napoléon Bonaparte, fils unique de Napoléon III et d’Eugénie, naquit le 16 mars 1856 à Paris : ce fut "le Prince impérial", mort héroïquement au combat contre les Zoulous en Afrique du Sud, le 1er juin 1879.

"Ma vie s’est passée au milieu des pauvres et des petits"

Quant au bienheureux abbé Louis-Edouard Cestac, il était "né au ciel" le 27 mars 1868 à Notre-Dame-du-Refuge, à Anglet, où son corps repose toujours. "Ma vie s’est passée au milieu des pauvres et des petits. Je les aime et je sens tout ce qu’on leur doit d’intérêt et d’amour…", avait-il dit au Prince Président (le futur Empereur) en 1852. Les Servantes de Marie (280 sœurs) poursuivent son œuvre au service des pauvres en France, en Espagne, en Amérique latine, en Afrique, et en Inde.
Vous pouvez retrouver sur le site de KTO un reportage consacré à la vie du Bienheureux Père Cestac.

Sources : Église catholique en France, WikipédiaZenit, CORREF (Servantes de Marie)
Pour en savoir plus : Yves Chiron, Louis-Édouard Cestac, biographie, éditions Artège, 2012.

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