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Irlande : L’Église se mobilise contre le “mariage pour tous”

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Arthur Herlin - publié le 20/05/15
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En pleine campagne autour du réferundum sur le “mariage pour tous”, l’Église tente de résister à la pression politique avec l’envoi, dans chaque paroisse, de lettres argumentées et signées par les évêques.
Les électeurs de la République d’Irlande vont prendre part à un référendum national le 22 mai prochain sur la question du mariage entre personnes de même sexe. Toute proposition d’amendement constitutionnel doit en effet être approuvée par le parlement, puis soumise à la population par référendum. Si cette loi passait, l’Irlande deviendrait alors le 18e pays au monde à légaliser les unions entre personnes de même sexe et le premier à soumettre la question à référendum.

Ce vote représente un véritable symbole pour les relations entre l’Église et de l’État irlandais. Elle va opposer les chefs religieux à la classe politique dans un pays historiquement catholique et conservateur : à titre d’exemple, en 1995, après un débat acharné, une proposition légalisant le divorce est passée de justesse à seulement 51% contre 49%. L’Église a d’ores et déjà exhorté le peuple à rejeter la nouvelle proposition, tandis que les principaux partis politiques appellent à voter en faveur du "oui". Pour les responsables politiques, il ne s’agit pas d’une question religieuse mais civile. L’Église irlandaise a donc décidé de riposter avec les moyens à sa disposition. Les évêques catholiques ont ainsi transmis dans tout le pays des lettres destinées à être lues chaque dimanche pendant la messe. Ces messages contiennent tous leurs arguments, défendant la nécessité de faire front face au changement de société que promet la majorité des politiciens.
De nombreux messages ont ainsi été livrés aux fidèles de toute l’Irlande : de l’archidiocèse de Cashel et Emly jusqu’aux diocèses de Galway, Killala, et Elphin. L’archevêque de Dublin, Diarmuid Martin, a estimé que si le "oui" passait au référendum, cela aurait une incidence sur tous les citoyens, dans la mesure où cela changerait "fondamentalement la philosophie qui sous-tend la cohésion dans la société". Pour le haut prélat, aucun homme politique ne peut promettre que la légalisation du mariage homosexuel ne porte atteinte à ses adversaires et aux mariages religieux. Selon lui, les tribunaux pourraient en effet interpréter librement la Constitution amendée. Même si le "oui" est susceptible de l’emporter, les estimations annoncent une faible participation au vote, ce qui rend son issue plus qu’incertaine.

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