Une petite entreprise familiale va protéger les 284 colonnes de la célèbre place vaticane.
Vous ne la connaissez sans doute pas, et pourtant c’est elle qui protège la cathédrale Notre-Dame de Paris, mais aussi la fondation Louis-Vuitton, ou encore l’aéroport de Hanoï (Vietnam). Et même la place Tian’anmen de Pékin (Chine) ! Guard est une entreprise de Montreuil-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis. Et c’est aussi elle qui va venir au secours de la place Saint-Pierre pour les dix prochaines années.
« Si l’on peut protéger Saint-Pierre, on peut faire beaucoup d’autres choses »
Il aura fallu deux ans au Vatican pour décider, après un appel d’offre international, qui serait à même de protéger des graffitis les 284 colonnes des arcades monumentales qui entourent la place Saint-Pierre. Les services techniques du Vatican ont testé pendant deux ans différents produits, avant de retenir celui de la PME française, malgré l’énorme concurence de groupes allemands et italiens.
L’entreprise familiale, qui emploie une cinquantaine de personnes en France et une centaine à l’étranger, est ultra-spécialisée dans les produits de protection des bâtiments contre l’érosion ou la pollution. « Pas moins de 50 personnes sont dédiées à la protection de surface, ce qui n’est pas le cas de beaucoup de sociétés, même les plus grosses qui sont plus diversifiées », explique Barnabé Wayzer, directeur de Guard. Il relativise toutefois la valeur de ce contrat qui « ne représente qu’une dizaine de milliers d’euros ». Pour le jeune patron de 34 ans, le gain est tout autre : « C’est avant tout notre crédibilité et le côté symbolique : si nous sommes en mesure de protéger les colonnes de la place Saint-Pierre, nous pouvons faire bien d’autres choses, notamment travailler sur les 36 000 autres monuments que compte l’italie ! ».
Un partenariat dans la durée
Fondée en 1989 par Alain Wayser, Guard Entreprise a mis au point une solution chimique originale, à base d’eau et déclinée en une centaine de produits, qui permet de nettoyer et de sauvegarder la pierre sans en modifier l’aspect. Le Vatican a acquis quatre tonnes de ce produit protecteur sous forme de peinture biodégradable. Il a fallu six mois pour en badigeonner l’ensemble des colonnes, qui seront désormais protégées contre les tags mais aussi l’eau, les salissures grasses et la pollution. Grâce à ce succès, la collaboration avec le Vatican pourrait peut-être ne faire que commencer : « Nous sommes toujours en relation avec le Saint-Siège pour protéger ses fontaines », se félicite Barnabé Wayser.