Le gouvernement peine à faire son mea culpa après le viol collectif d’une religieuse catholique de 75 ans au cours de l’agression contre son couvent.
Une religieuse catholique septuagénaire a été victime d’un viol collectif dans l’État du Bengale-Occidental. L’agression s’est produite vendredi 13 mars dans le couvent de Jésus-et-Marie, situé près de la ville de Ranaghat, à quelques kilomètres de Calcutta (Aleteia). L’Inde, sous le choc, dénonce la censure de son gouvernement concernant la recrudescence des actes de violences envers les femmes ainsi que les attaques antichrétiennes.
Un commando de profanateurs
Selon Arnab Ghosh, l’un des principaux responsables de l’enquête, l’attaque aurait été soigneusement préparée. « Les images de télésurveillance montrent six hommes, âgés entre 20 et 30 ans, munis d’outils de cambriolage et d’armes pour certains, escaladant le mur d’enceinte aux alentours de 23 h 40, entrant dans l’école et coupant les fils du téléphone », a-t-il déclaré à l’AFP.
Ces derniers, entrés par effraction dans l’école catholique, attenante au couvent de Jésus-et-Marie, ont mis à sac les locaux. Ils ont bâillonné le garde, frappé puis ligoté les deux autres religieuses qui composaient la petite communauté, avant de violer la troisième religieuse (laquelle serait la supérieure du couvent selon l’agence Apic). Les agresseurs ont ensuite volé de l’argent liquide appartenant à l’école et se sont emparés d’un ordinateur portable et d’un téléphone mobile.
Selon la police, l’attaque du 13 mars était « un cambriolage », bien qu’il ait été constaté que les assaillants avaient vandalisé et profané l’église, lacérant les bibles, brisant les statues et emportant le ciboire contenant les hosties consacrées. Lundi 16 mars, la police a annoncé avoir arrêté huit personnes, dont quatre ont pu être identifiées rapidement grâce aux caméras de surveillance. Dimanche dernier, après avoir diffusé le portrait-robot des agresseurs, les forces de l’ordre avaient promis une récompense de 100 000 roupies (environ 1 500 euros) à toute personne susceptible de fournir des renseignements sur les hommes recherchés.
Des « actes inhumains »
Dans toute l’Inde ce week-end, les églises chrétiennes ont organisé des assemblées de prière et des veillées à l’intention de la victime, toujours en soins intensifs dans un hôpital de Ranaghat, ainsi qu’aux nombreuses victimes des agressions « dont le nombre ne cesse de croître ».
« Nous avons prié pour que la religieuse se remette rapidement du traumatisme, de sa peur, et de ses blessures physiques », a déclaré à l’AFP l’archevêque de Calcutta, Mgr Thomas D’Souza. « Jamais une chose pareille ne s’était encore produite dans l’État », a-t-il affirmé, atterré.
Quant à la Conférence des évêques catholiques de l’Inde (CBCI), elle a fait part de sa « profonde douleur et consternation » dans une vigoureuse condamnation de l’agression ce lundi 16 mars. « Les violences physiques infligées aux religieuses, dont le viol de l’une d’entre elles âgées de 75 ans, ainsi que la profanation des hosties consacrées sont des actes inhumains et sans pitié, qui devraient engendrer la honte chez tous les citoyens indiens », a déclaré la Conférence épiscopale, ajoutant « exprimer sa solidarité avec les victimes et réclamer instamment que le ministre-président du Bengale-Occidental prenne les mesures appropriées pour appréhender les coupables et assurer la sécurité et la protection des religieuses ainsi qu’aux institutions chrétiennes, qui, par leur service désintéressé, ont tellement contribué au développement et au progrès de la nation ». Lire la suite sur Églises d’Asie
En photo : Rassemblement spontané à Ranaghat le 14 mars 2015 après le viol d’une religieuse.