Inditex, propriétaire de la marque de prêt-à-porter Zara, a donné 800 000 € de vêtements neufs aux réfugiés syriens résidant au Liban.
Le geste est beau : ce sont pas moins de 20 000 articles, pour une valeur totale à la vente de 800 000 € qui seront distribués aux réfugiés syriens au Liban. Certes, c’est aussi une bonne opération de communication pour cette enseigne, qui intervient après une autre : il y a un mois, l’enseigne renonçait à utiliser de la laine d’angora en réaction aux mauvais traitements infligés aux lapins en Chine… Quoi qu’il en soit, cela reste une bonne nouvelle parmi une avalanche de catastrophes subies par ces populations éprouvées.
« Ils manquent de tout »
Sœur Hanan Youssef, de la Congrégation des sœurs du Bon Pasteur d’Angers, est responsable d’un dispensaire dans un quartier très pauvre à majorité musulmane, situé dans la banlieue nord de Beyrouth. Elle décrivait récemment sur Radio Notre-Dame une situation matérielle terrible pour les réfugiés, très nombreux au Liban. Refoulés de tous les pays, ils sont accueillis ici, mais le petit Liban menace de crouler sous la charge : 4,8 millions d’habitants contre près de 3 millions de réfugiés !
Une situation devenue presque insupportable : le taux de chômage explose et les salaires sont revus à la baisse. Dans la banlieue de sœur Hanan, il n’y a d’eau courante que trois jours par mois et seulement 10 heures d’électricité par jour. Les réfugiés n’ont aucun moyen de subvenir à leurs besoins par eux-mêmes, et encore moins de se soigner car l’accès aux soins coûte très cher au Liban. Les médicaments se font rares, tout comme les produits de première nécessité : nourriture, vêtements, etc. Les colis délivrés par Zara seront donc appréciés, d’autant plus qu’il s’agit de vêtements neufs !
Sortir les réfugiés du silence
Ne voulant pas réitérer l’expérience des camps de réfugiés palestiniens, conçus pour être provisoires et qui se sont installés dans le paysage, le pays a décidé de ne pas ouvrir de nouveaux campements. L’inconvénient de ce choix est que le coût des logements a augmenté et que les familles pauvres doivent s’entasser dans des conditions précaires. Le dispensaire géré par sœur Hana, et qui est soutenu par l’Aide à l’Église en détresse, tente d’obtenir des terrains pour loger les familles qui rencontrent les plus grandes difficultés.
Révélant le destin de ces familles réfugiées, dont certaines ont vu leurs proches vendues comme esclaves, soeur Hanan explique qu’il n’y aura pas de solution tant que la guerre dure. Elle interroge : « Qui est responsable dans cette affaire ? Qui est fautif ? Sont-ce seulement les terroristes qui commettent ces abominations ? N’est- ce pas aussi notre silence ? ».