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La Garde suisse peut-elle protéger le Vatican ?

Swiss Guard – 02 – Antoine Mekary – fr

© Antoine Mekary / Aleteia

Frère Dwight Longenecker - publié le 05/03/15

Les gardes du royaume de Dieu ne sont pas les seules forces de sécurité mobilisées contre la menace, réelle, d'une attaque du pseudo État islamique contre Rome.

L’EI va-t-il attaquer  Rome ? Selon certains commentateurs, la menace des djihadistes libyens ne se réfère pas spécifiquement à la ville de Rome, mais « Rome » serait un abrégé de l’« Occident chrétien », tandis que d’autres pensent que les barbares du soi-disant État islamique, par « Rome », désignent Istanbul, la Turquie — la porte de l’Orient. Que les rebelles de l’EI envisagent ou non une attaque sur Rome, la Garde suisse est là, prête à défendre le Saint-Père.

Dans leurs uniformes colorés d’époque Renaissance, les Gardes suisses sont plus qu’un simple décor. Pendant tout le Moyen Âge, les Suisses étaient connus comme étant les mercenaires les plus efficaces, et les cours de nombreux nobles et monarques se glorifiaient de posséder un régiment de Gardes suisses. La Garde suisse pontificale du Saint-Siège est ce qui reste d’une tradition militaire, jadis fière et très répandue partout. 

Les Gardes suisses du Vatican doivent être des hommes de confession catholique, célibataires, avoir entre 19 et 30 ans et être citoyens suisses. Ils sont diplômés d’une école secondaire du deuxième degré (l’équivalent du bac), ont terminé avec succès l’école des recrues et sont incorporés dans l’armée suisse. Ils doivent également jouir d’une réputation irréprochable.

Après la tentative d’assassinat sur le pape Jean-Paul II en 1981, la Garde suisse a renforcé son rôle et mis à jour ses compétences et son armement. Les hommes bénéficient maintenant d’une formation de pointe dans le combat sans arme et les armes légères. Outre leur épée et la hallebarde, ils sont armés de pistolets mitrailleurs et de mitraillettes ainsi que de fusils sniper.

Dans une récente interview,  Christoph Graf, commandant de la Garde suisse, a déclaré qu’ils étaient prêts à contribuer à défendre le Pape en cas d’attaque : « Nous avons demandé aux Gardes de se tenir en état d’alerte élevé, d’observer comment les gens se déplacent. Nous ne pouvons pas faire plus que cela ».

La Garde suisse fait équipe avec les autres forces de sécurité du Vatican, la gendarmerie de la Cité du Vatican. Tradition, hallebardes et uniformes de la Renaissance mis à part, la gendarmerie constitue une force de police, plus ordinaire, de la Cité du Vatican. Ils sont en charge du contrôle des frontières, de la gestion du trafic, des enquêtes criminelles et sont équipés d’armes et d’équipements modernes pour contrôler la foule en cas d’émeute.

Alors que les Gardes suisses agissent comme gardes du corps personnels du Pape et que la gendarmerie remplit des fonctions typiques de police pour la Cité du Vatican, le Vatican et le Saint-Père sont également protégés par les forces de sécurité italiennes, les agences de renseignement internationales et l’armée italienne. Les fous de l’EI agitent leurs sabres et parlent beaucoup, mais il est peu probable qu’ils puissent lancer une attaque majeure sur Rome. Toutefois, un kamikaze solitaire pourrait faire des ravages lors d’une audience papale publique, et la défense d’un Pape qui aime le contact avec les gens constitue un défi de sécurité.

Si Rome était attaquée, ce ne serait pas la première fois. En 410, les Wisigoths, conduits par Alaric, prennent et pillent Rome ; en 452, alors qu’Attila le Hun marche sur Rome, le pape Léon le Grand se porte à sa rencontre. Néanmoins, les Vandales lanceront une attaque quelques années plus tard, et une centaine d’années après le sac de Rome par les Vandales, le roi ostrogoth Totila descendra à Rome comme un loup dans la bergerie. En 1527, les troupes mutines de Charles Quint, empereur du Saint-Empire romain, ravagent la ville et le pape Clément ne doit son salut qu’à la fuite. Pas moins de 42 hommes de la Garde suisse seront massacrés tandis que les autres pourront réchapper grâce au « passetto », un couloir secret qui reliait le Vatican au château Saint-Ange. C’était le 6 mai 1527 et, pour marquer l’héroïsme de la Garde Suisse, chaque année, ce jour-là, les nouveaux Gardes suisses prêtent serment. En 1798, les troupes de Napoléon défilaient à Rome, faisant même prisonnier le pape Pie VI, et en 1870, Rome faisait partie de l’Italie unifiée sous le roi Victor Emmanuel. En 1922, le parti fasciste de Mussolini marche sur Rome afin de consolider son pouvoir en Italie.



Connaître l’histoire, c’est prendre conscience de l’œuvre de Dieu au milieu des machinations de l’homme. Dès le début, la ville de Rome et le Pontife romain ont été pris dans un tourbillon de guerres, de violence due aux invasions, de bouleversements politiques et de révolutions. L’un des signes de l’inspiration divine de l’Église, c’est que malgré les persécutions venues de l’extérieur et la corruption à l’intérieur, Satan n’a pas prévalu contre elle. Dictateurs, monarques et idéologies vont et viennent, mais la papauté et la ville de Rome demeurent. 

Adapté de l’anglais par Élisabeth de Lavigne  

Tags:
garde suissePape FrançoisVatican
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