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Gaza manque d’aide pour renaître de ses cendres

Sylvain Dorient - publié le 04/03/15

La reconstruction de la ville tarde, les habitants manquent de tout et se sentent oubliés de la communauté internationale.« Quatre enfants sont morts de froid en une semaine », déplore le père Mario Da Silva, vicaire de la paroisse latine de Gaza. Les matériaux de construction et les financements demeurent rares alors que les Gazaouis ont besoin en priorité de rebâtir leurs logements. Plus de 100 000 habitations ont été en partie ou totalement détruites par Israël au cours de l’opération de représailles « Bordure protectrice » de juillet et août 2014.

« Ne nous oubliez pas »  

Le père Da Silva décrit au Patriarcat Latin de Jérusalem une ville qui semble à peine émerger de la guerre : « Tout le long de la frontière de Gaza a été détruit, les habitants n’ont plus de maison, vivent chez des parents, ou dans des conteneurs que l’ONU leur a donnés, ou d’autres encore vivent dans les décombres ». La paroisse catholique donne l’aide qu’elle peut, nourriture, couvertures et bombonnes de gaz, mais ces coups de mains ponctuels ne sont pas à la mesure de l’immensité des besoins. Disparus de l’actualité, les Gazaouis ont le sentiment d’être oubliés, et que l’aide internationale ne leur parvient plus.

Une aide bloquée à la frontière

Comme leurs compatriotes, les quelque 1 000 chrétiens qui vivent dans la bande de Gaza peinent à se procurer les matériaux nécessaires à la reconstruction. Le ciment et l’acier sont bloqués par les checkpoints israéliens, qui n’autorisent le passage des camions qu’au compte-gouttes. La situation est ubuesque : un camion peut passer un jour et être interdit le lendemain, il est impossible d’établir des plans précis de constructions dans ces conditions.

Une aide difficile à contrôler

Par ailleurs, les organismes internationaux comme l’ONU sont contraints de composer avec le Hamas, qui gère la bande de Gaza. Or le contrôle des fonds qui lui sont confiés est rendu difficile par la situation tendue à l’égard des Occidentaux. Depuis la tentative d’attentat sur le centre culturel français de Gaza, au mois de décembre 2014, les représentants d’organisations internationales évitent de résider sur place. De fait, des soupçons de corruption pèsent sur l’effort de reconstruction de Gaza, comme le souligne le Guardian. Une partie du ciment parvenant dans la ville serait notamment  vendue au marché noir.

Abandon ?

Enfin, l’aide parvient peu car les promesses de dons n’ont pas toutes été tenues ! Selon Pierre de Raucourt, volontaire auprès du Patriarcat latin de Jérusalem, il existe une lassitude dangereuse des donateurs : « C’est la troisième reconstruction en six ans, rappelle-t-il. Certains se demandent pourquoi reconstruire des maisons qui seront à nouveau détruites dans quelques années ».

 

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