Eux aussi s’envolent pour la Syrie ou l’Irak, mais c’est pour lutter contre l’État islamique et non pour grossir les rangs des djihadistes.
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Ils sont Anglais, Australiens ou Français et prennent la même route que les frères Kouachi, mais pour affronter l’État islamique. L’un d’entre eux, un Australien, est mort au combat vendredi 26 février, alors qu’il participait à l’offensive qui a permis aux Kurdes de reconquérir Tall Hamis, en Syrie, à la frontière avec l’Irak.
En Grande-Bretagne, le cas emblématique de Tim Locks agite la Toile. Cet entrepreneur à la carrière impeccable a décidé à 38 ans de tout plaquer pour affronter l’État islamique. Le bonhomme ne fait pas les choses à moitié, mettant sa fortune à profit pour fournir armes et équipements à ses nouveaux camarades : les miliciens chrétiens de Dwekh Nawsha. Plusieurs cas d’anciens militaires partant pour former les Kurdes ont aussi été rapportés. Ils se disent scandalisés par les exécutions filmées de l’organisation terroriste.
Des militaires bénévoles
Le cas d’un ancien soldat de l’armée française est lui aussi rapporté par La Dépêche. Ils ne sont pas des mercenaires, mais épaulent les milices ou les forces kurdes pour des raisons idéologiques. Leur nombre et leur impact sur place sont difficiles à évaluer, mais les vidéos qui les montrent en action sur le terrain prouvent qu’ils sont entourés d’autres Occidentaux. Le phénomène rappelle les Brigades internationales de la guerre d’Espagne (1936-1938), mais aussi, plus proches de nous, les volontaires partis épauler la rébellion karen en Birmanie ou les phalanges chrétiennes au Liban. Internet est passé par là, et donne au phénomène une plus grande visibilité. Certaines milices bénéficient même de financements participatifs sur Internet…
Croisade 2.0
Quelques recrues assument l’étiquette de « croisés », comme Brett. Ce jeune Américain témoigne sur abc NEWS : « Jésus a dit, ce que vous faites aux plus petits, vous le faites à moi ; je prends cette parole au sérieux »… Le philosophe Fabrice Hadjadj avertissait il y a quelques jours dans une chronique publiée par Le Figaro : « Un jeune ne cherche pas seulement des raisons de vivre, mais aussi, surtout – parce que nous ne pouvons pas vivre toujours –, des raisons de donner sa vie ». À défaut de donner leur vie pour une cause, ces jeunes gens ont trouvé un monstre à abattre, qui justifie qu’ils risquent leur vie. C’est un chemin incontestablement courageux, mais aussi dangereux, pas seulement pour le corps.
L’un des vétérans américains de la guerre d’Irak de 2003, compagnon d’armes de Brett, assume y retourner « parce qu’il ne se sent plus adapté à la vie civile ». Ces combattants qui partent avec de bonnes intentions et des rêves de gloire pourraient connaître le sort de ceux qui finissent par « vivre par l’épée », accumulant les engagements et finissant leur carrière comme mercenaires. Ainsi des volontaires français partis s’engager dans les phalanges chrétiennes au Liban sont devenus par la suite d’authentiques mercenaires. Le cas de Robert Denard, par exemple, est symptomatique de ces combattants idéologiques qui glissent progressivement vers le mercenariat… Le plus dur ne sera peut-être pas le combat, mais le retour à la normale !