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Je suis copte et je suis juif et je suis Danois et je suis Charlie. Et nous sommes tant d’autres, ces temps-ci, par compassion et solidarité. Mais qui sommes-nous ? Nous sommes et pourtant, nous ne savons pas nous définir. Savons-nous qui nous sommes, nous, pourquoi nous sommes là et ce que nous avons à dire ? Nous refusons de le déterminer tant on nous a appris que nous définir serait nécessairement exclure l’autre, que nous définir serait revendiquer une exclusivité sur des valeurs plus largement partagées. Et qu’en outre, il n’y aurait pas de quoi être fiers. Alors nous sommes silencieux. Pourtant, hier soir, en apprenant l’assassinat par décapitation de 21 coptes, la profanation de centaines de tombes juives, en constatant comme nous voulons tous être, je me demandais qui nous sommes. Je me demande ce qui résonne en commun dans mes tripes quand je suis tous ceux-là à la fois. Je me dis aussi qu’il doit bien y avoir une façon d’incarner sereinement ce que d’autres revendiquent hystériquement : être Français.
Non, bien sûr, je n’ignore pas que vibre de par le monde une commune humanité répugnée par ces infamies, que nous voudrions, précisément, rejeter hors de notre humanité. Je n’ignore pas que je peux donner la main à un Jordanien effaré, à un Américain révulsé. Je n’ignore pas davantage que notre identité française participe d’une identité plus large, dans le XIXe, à Vincennes comme à Copenhague. Mais je ressens le besoin, fondamental et pragmatique, de savoir qui je suis, qui nous sommes.
Pragmatique, parce que les hommes ont un besoin profond de savoir qui ils sont, qu’ils ne sont pas, non, seulement « citoyens du monde », membres d’un grand tout, sauf peut-être ceux qui sautant d’un pays à un autre ne sont plus vraiment d’un seul. Nous avons besoin d’être d’un lieu, d’un quartier dont nous connaissons les recoins, d’un paysage dont nous connaissons les collines, les fleuves, les rues, les jardins, les clochers et les sentiers. Prennent le pas, sinon, des identités de substitution et, des ultras du club du coin à ceux de la cité du quartier, elles ne sont souvent pas bien glorieuses. Lire la suite sur le blog de Koz Toujours