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Évangile de dimanche : la guérison du lépreux

The gospel – fr

© Public Domain

aleteia - publié le 14/02/15

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Évangile de dimanche (Marc 1, 40-45)

En ce temps-là,
40 Un lépreux vint auprès de Jésus ; il le supplia et, tombant à ses genoux, lui dit : « Si tu le veux, tu peux me purifier ».
41 Saisi de compassion, Jésus étendit la main, le toucha et lui dit : « Je le veux, sois purifié ».
42 À l’instant même, la lèpre le quitta et il fut purifié.
43 Avec fermeté, Jésus le renvoya aussitôt en lui disant :
44 « Attention, ne dis rien à personne, mais va te montrer au prêtre, et donne pour ta purification ce que Moïse a prescrit dans la Loi : cela sera pour les gens un témoignage ».
45 Une fois parti, cet homme se mit à proclamer et à répandre la nouvelle, de sorte que Jésus ne pouvait plus entrer ouvertement dans une ville, mais restait à l’écart, dans des endroits déserts. De partout cependant on venait à lui.

La guérison du lépreux

C’est le premier voyage missionnaire de Jésus : jusqu’ici, Il était à Capharnaüm, que les évangélistes présentent comme sa ville d’élection en quelque sorte, au début de sa vie publique ; Jésus y avait accompli de nombreux miracles et Il avait dû s’arracher en disant : « Allons ailleurs dans les bourgs voisins, pour que j’y proclame aussi l’Évangile ». Et Marc ajoute : « Il alla par toute la Galilée ; Il prêchait dans leurs synagogues et chassait les démons ». Nous sommes donc quelque part en Galilée, hors de Capharnaüm, quand un lépreux s’approche de Lui.

Il y a en fait dans ce récit deux histoires au lieu d’une : la première, celle qui saute aux yeux, à première lecture, est le récit du miracle ; le lépreux est guéri, il retrouve sa peau saine, et, du même coup, sa place dans la société. Mais en même temps que ce récit de miracle débute ici une tout autre histoire, bien plus longue, bien plus grave, celle du combat incessant que Jésus a dû mener pour révéler le vrai visage de Dieu. Car, en prenant le risque de toucher le lépreux, Jésus a posé un geste audacieux, scandaleux même.

C’est certainement là-dessus que Marc veut attirer notre attention car les mots « purifier » et « purification » reviennent quatre fois dans ces quelques lignes : c’est dire que c’était un souci du temps ; la pureté, on le sait, était la condition pour entrer en relation avec le Dieu Saint.

Tous les membres du peuple élu étaient donc très vigilants sur ce sujet. Et le livre du Lévitique (dont nous lisons un extrait en première lecture de ce dimanche) comporte de nombreux chapitres concernant toutes les règles de pureté ; Marc lui-même le rappelle plus loin, dans la suite de son Évangile : « Les pharisiens, comme tous les juifs, ne mangent pas sans s’être lavé soigneusement les mains, par attachement à la tradition des anciens ; en revenant du marché, ils ne mangent pas sans avoir fait des ablutions ; et il y a beaucoup d’autres pratiques traditionnelles auxquelles ils sont attachés : lavage rituel des coupes, des cruches et des plats » (Mc 7, 3-4).

Cette recherche de pureté entraînait logiquement l’exclusion de tous ceux que l’on considérait comme impurs ; et malheureusement, à la même époque, on croyait spontanément que le corps est le miroir de l’âme et la maladie, la preuve du péché ; et donc, tout naturellement, on cherchait, par souci de pureté, à éviter tout contact avec les malades : c’est ce que nous avons entendu dans la première lecture « le lépreux, homme impur, habitera à l’écart, sa demeure sera hors du camp » (Lv 13). Ce qui veut dire que quand Jésus et ce lépreux passent à proximité l’un de l’autre, ils doivent à tout prix s’éviter ; ce qui veut dire aussi, et qui est terrifiant, si on y réfléchit, que, du temps de Jésus, on pouvait être un exclu au nom même de Dieu.

Le lépreux n’aurait donc jamais dû oser approcher Jésus et Jésus n’aurait jamais dû toucher le lépreux : l’un et l’autre ont transgressé l’exclusion traditionnelle, et c’est de cette double audace que le miracle a pu naître.

Le lépreux a probablement eu vent de la réputation grandissante de Jésus puisque Marc a affirmé un peu plus haut que « sa renommée s’était répandue partout, dans toute la région de Galilée ». Il s’adresse à Jésus comme s’Il était le Messie : « Il tombe à ses genoux et le supplie : Si tu le veux, tu peux me purifier ». D’une part, on ne tombe à genoux que devant Dieu ; et d’autre part, à l’époque de Jésus, on attendait avec ferveur la venue du Messie et on savait qu’il inaugurerait l’ère de bonheur universel ; dans les « cieux nouveaux et la terre nouvelle » promis par Isaïe, il n’y aurait plus larmes ni cris (Is 65, 19), ni voiles de deuil (Is 61, 2). C’est bien cela que le lépreux demande à Jésus, la guérison promise pour les temps messianiques. Et Jésus répond exactement à cette attente : (littéralement) « Je veux, sois purifié ».

Jésus s’affirme donc ici d’entrée de jeu comme Celui qu’on attendait. Plus tard, Il dira aux disciples de Jean-Baptiste : « Allez rapporter à Jean ce que vous entendez et voyez : les aveugles retrouvent la vue et les boiteux marchent droit, les lépreux sont purifiés et les sourds entendent, les morts ressuscitent et la Bonne Nouvelle est annoncée aux pauvres » (Mt 11, 4-5). Pauvre, ce lépreux l’est vraiment : et de par sa maladie, et de par son attitude empreinte d’humilité : « Si tu veux, tu peux me guérir ». Il suffit de cet élan de foi pour que Jésus puisse agir.

Le combat de Jésus contre toute exclusion

Mais ce miracle de Jésus est aussi le premier épisode de son long combat contre toutes les exclusions : car cette Bonne Nouvelle qu’Il annonce et que le lépreux va s’empresser de colporter, c’est que désormais personne ne peut être déclaré impur et exclu au nom de Dieu. La description du monde nouveau dans lequel « les lépreux sont purifiés » est vraiment une « Bonne Nouvelle » pour les pauvres. Non seulement les malades et autres lépreux sont guéris, mais ils sont « purifiés » au sens de « amis de Dieu ».

Ce qui veut dire que si l’on veut ressembler à Dieu, être comme le Dieu qui « entend la plainte des captifs et libère ceux qui doivent mourir » (Ps 101/102), il ne faut exclure personne, mais bien au contraire, se faire proche de tous. Ressembler au Dieu Saint, ce n’est pas éviter le contact avec les autres, quels qu’ils soient, c’est développer nos capacités d’amour. C’est très exactement l’attitude de Jésus ici, vis-à-vis du lépreux (Mc 1, 40). Et Paul (dans la deuxième lecture de ce dimanche) nous invite tout simplement à imiter le Christ : « Prenez-moi pour modèle, mon modèle à moi, c’est le Christ » (1 Co 11, 1).

Il reste que, pour aller jusqu’au bout du commandement d’amour (« Tu aimeras ton prochain comme toi-même »), Jésus a transgressé la lettre de la Loi : Il vient de poser un geste d’une extraordinaire liberté, mais tout le monde n’est pas prêt à comprendre ; d’où la consigne de silence qu’Il impose au lépreux purifié : « Aussitôt Jésus le renvoya avec cet avertissement sévère : "Attention, ne dis rien à personne, mais va te montrer au prêtre" ». Dès le début de sa vie publique, le combat qui va Le mener à la mort est ébauché.

La Passion est déjà évoquée dans ces lignes : Jésus rabaissé plus bas qu’un lépreux, souillé de sang et de crachats, exclu plus qu’aucun autre, exécuté en dehors de la Ville Sainte, sera le Bien-Aimé du Père, l’image même de Dieu : le « Pur » par excellence.

Marie-Noëlle Thabut (L’intelligence des Écritures – Éditions Artège)

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Dimanche
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