C’est une des blagues à la mode du moment, tant leur représentation dans les hautes sphères du pouvoir rappellent les cabinets de la IIIe République : peut-être faudrait-il songer un jour à une loi de séparation de l’État et de la franc-maçonnerie. « Regardez le temps qu’il a fallu pour faire accepter à la religion catholique le fait qu’il y ait une religion suprême pour chacun d’entre nous : c’est la religion de la République », déclarait ainsi récemment le président de l’Assemblée nationale, Claude Bartolone, le 18 janvier dernier, lors du grand jury RTL/LCI/Le Figaro. Le culte de la déesse Raison du temps de Robespierre n’est au fond pas si éloigné pour certains. On ne peut qu’être tenté de lui répondre par ces mots de Frédéric Ozanam : « Le culte du Panthéon est une véritable comédie comme celui de la Raison et de la Liberté. Mais le peuple a besoin d’une religion, et, quand on lui a ôté celle de l’Évangile, force est bien de lui en fabriquer une autre, fût-ce au prix de la folie et de la bêtise ».
En tout cas, on apprend sur le blog toujours bien informé de L’Express sur la maçonnerie que ce lundi 2 février est jour de déjeuner maçonnique au ministère de l’Intérieur. Le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve, lui-même haut placé dans la maçonnerie, a invité huit des plus hauts dignitaires maçonniques à déjeuner à son ministère : Daniel Keller, Grand Maître du GODF, Marc Henry, Grand Maître de la GLDF, Jean-Pierre Servel, Grand Maître de la GLNF, Michel Meley, président de la FFDH, Claude BEAU, Grand Maître de la GLAMF, Catherine Jeannin-Naltet, Grande Maîtresse de la GLF, Roger Dachez, président de l’IMFl. Ainsi que, plus étonnant, le décidément incontournable Alain Bauer, ancien Grand maître du GODF.
De quoi pourront-ils bien parler ? Il est assez peu probable que l’essentiel de leur conversation ne bruisse à l’extérieur de l’Intérieur. Sans être secrets, les frères savent être discrets.
On sait juste que l’islamisme et la laïcité seront au menu. Et quoi d’autre ? « Le christianophobe GODF rappellera qu’il demande la suppression du délit de blasphème, encore en vigueur en Alsace-Moselle. » Et Daniel Keller demande aussi : « Nous souhaitons une autre évolution en Alsace-Moselle. Que les élèves qui veulent des cours de catéchisme aient à le demander ». Dans un contexte de chômage historique et d’attentats, chacun ses priorités…
La fête du jour