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Antiterrorisme : le plan Valls

Manuel Valls – AFP – fr

© PHILIPPE WOJAZER / POOL / AFP

French Prime Minister Manuel Valls speaks during a press conference to unveil new security measures ahead of a defence council at the Elysee Palace in Paris on January 21, 2015. About 3,000 people in France with jihadist ties need to be under surveillance, Valls said during the press conference. AFP PHOTO / POOL / PHILIPPE WOJAZER

Philippe Oswald - publié le 22/01/15

Le Premier ministre a annoncé une batterie de mesures pour prévenir de nouveaux attentats. Notamment la création de 2 680 emplois aux ministères de l’Intérieur, de la Justice, de la Défense et des Finances.

À situation « exceptionnelle », mobilisation « sans précédent ». Affichant sa « détermination implacable » face au terrorisme qui a « frappé comme jamais il n’a frappé sur notre sol », le Premier ministre a présenté aujourd’hui son plan d’action. « Manuel Valls n’a pas manqué de superlatifs », constate Metronews.

Les mesures en trois chiffres

Trois chiffres à retenir selon Les Echos: « 3 000. Le nombre de personnes que les services antiterroristes français doivent surveiller actuellement. 2 680. Le nombre d’emplois supplémentaires "consacrés à la lutte contre le terrorisme" qui vont être créés au cours des trois prochaines années. 425 millions d’euros. Le montant des crédits d’investissement, d’équipement et de fonctionnement qui seront consacrés à ce plan de renforcement de la lutte antiterroriste au cours des trois prochaines années ».

Moyens humains, financiers et techniques

D’abord, les moyens humains : Manuel Valls a annoncé la création au cours des trois prochaines années de 1 400 nouveaux emplois au ministère de l’Intérieur – dont 1 100 au sein des unités de renseignement chargées de lutter contre le terrorisme ; de 950 nouveaux emplois au ministère de la Justice ; de 250 au ministère de la Défense et de 80 au ministère des Finances. Total : 2  680 emplois supplémentaires, un effort « massif mais indispensable pour garantir la sécurité et la protection des Français ».

Ensuite les moyens financiers : 233 millions d’euros sur trois ans pour le ministère de l’Intérieur et 181 millions d’euros pour la justice. Afin, par exemple, d’équiper les agents chargés de la sécurité de gilets pare-balles et d’armements plus performants face aux armes de guerre utilisés par les terroristes. Sans oublier la protection des policiers municipaux. Au total, 425 millions de crédits d’investissement vont être débloqués au cours des trois prochaines années.

Où trouvera-t-on autant d’argent sans alourdir les impôts ni creuser les déficits publics alors que Paris reste dans le collimateur de Bruxelles ? Le Premier ministre n’est pas entré dans les détails, se contentant d’indiquer que cette somme sera compensée par « des économies sur l’ensemble du champ de la dépense publique, année après année ».

Puis le renseignement. Pour surveiller quelque 3 000 personnes actuellement suspectées par les services de sécurité (soit + 130% en un an, a précisé Manuel Valls), création d’un nouveau fichier regroupant les personnes soupçonnées de radicalisme religieux. Elles devront justifier de leur adresse régulièrement et devront informer les autorités de tout séjour à l’étranger. Création aussi d’un site Internet visant à informer le grand public sur les moyens de lutter « contre l’embrigadement djihadiste ».

La nouvelle loi sur le renseignement déjà à l’étude avant les attentats de ce mois de janvier sera « accélérée » et présentée « le plus vite possible » au Conseil des ministres.

La prévention de la radicalisation dans les prisons : les détenus déjà considérés comme radicalisés seront regroupés (la mesure expérimentale à Fresnes sera étendue à d’autres établissements malgré les réserves qu’elle suscite chez les directeurs de prison). Autre mesure qui pourrait prêter à la controverse : le doublement du budget de l’aumônerie musulmane nationale pour permettre le recrutement d’une soixantaine d’aumôniers musulmans supplémentaires.

Ces annonces seront complétées par celles du volet éducatif que doit présenter jeudi la ministre de l’Éducation nationale, Najat Vallaud-Belkacem.

« Hors sujet » selon un professeur de criminologie

Le plan antiterroriste de Manuel Valls n’a pas enthousiasmé Xavier Raufer, professeur de criminologie, interrogé hier soir par Ruth Elkrief sur
BFMTV : « Rien de tout cela n’est vraiment inutile compte tenu de la diète sévère à laquelle sont soumis les ministères régaliens (…) mais vu ce qui s’est passé, on a envie de dire que tout cela est un peu hors sujet ».
Evoquant ces « bombes humaines » qui ont causé dix-sept morts, Xavier Raufer souligne que la dangerosité de ces individus « hybrides, à la fois gangsters et terroristes » n’avait pas été détectée à temps, pas plus que celle de Merah, le tueur de Toulouse, ou de Nemmouche, le terroriste du musée juif de Bruxelles. « C’est dans les cités, sur le terrain, qu’il faut agir, et non derrière des ordinateurs » insiste-t-il. Les informations sur eux existaient, mais on n’a pas fait le travail analytique pour les mettre hors d’état de nuire. C’est la phase de diagnostic qu’il faut renforcer sur ces individus qui « tous, sans exception, ne sont pas des petits délinquants mais des gangsters » avant de basculer dans le terrorisme. Affaire de méthode et d’organisation plus que d’accumulation de nouveaux moyens, selon lui. 

Vers un consensus sur « l’indignité nationale » ?

Répondant à la question d’un journaliste, Manuel Valls a également évoqué la « peine d’indignité nationale » voulue par Nicolas Sarkozy. « Le gouvernement n’entend pas agir dans la précipitation sur les questions de principe », a déclaré le Premier ministre. Cependant, a-t-il ajouté une telle mesure « marquerait avec une force symbolique les conséquences de la transgression absolue que constitue la commission d’un acte terroriste ». « Je proposerai aux présidents de l’Assemblée nationale et du Sénat qu’une réflexion transpartisane puisse être conduite, par exemple, par les présidents des Commissions des lois des deux assemblées, Jean-Jacques Urvoas (député PS) et Philippe Bas (sénateur UMP) pour examiner et formuler des propositions définitives dans un délai court de six semaines et totalement compatibles avec notre droit et nos valeurs », a-t-il conclu (JDD).

Le Conseil constitutionnel doit se prononcer vendredi 23 janvier sur la déchéance de la nationalité.

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manuel valls
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