Honnêtement, une fois que vous réalisez que le sacrement de la réconciliation est moins une question de péché que de mort et résurrection du Christ qui ont la victoire dans la vie d’une personne, les péchés perdent tout leur lustre, et c’est la victoire de Jésus qui occupe la place centrale. Dans la confession, nous voyons l’amour exceptionnel, transformateur, de Dieu… qui nous est donné gratuitement chaque fois que nous le demandons. Nous rencontrons Jésus qui nous rappelle : « Tu es digne que Je meurs pour toi … même avec tes péchés tu es digne que Je meurs pour toi ». Chaque fois qu’une personne vient se confesser, je vois quelqu’un qui est profondément aimé par Dieu et qui dit à Dieu qu’il L’aime en retour. C’est ainsi, et c’est tout.
Dans la confession, je vois ma faiblesse.
La troisième chose qu’un prêtre voit quand il entend des confessions, c’est son âme. Pour un prêtre, c’est un lieu qui l’intimide. Je ne peux vous dire à quel point je me sens humble quand quelqu’un s’approche de la miséricorde de Dieu à travers moi. Je ne suis pas impressionné par ses péchés ; je suis frappé par le fait qu’il a été capable de reconnaître dans sa vie des péchés sur lesquels j’ai été aveugle dans ma propre vie. Entendre l’humilité de quelqu’un brise mon propre orgueil. C’est un des meilleurs examens de conscience qui soit.
Mais pourquoi la confession intimide-t-elle un prêtre ?
À cause de la confiance que Jésus met en moi pour être un signe vivant de sa miséricorde. L’archevêque Fulton Sheen a dit une fois à des prêtres que nous réalisons rarement ce qui se passe quand nous étendons nos mains sur la tête de quelqu’un pour lui donner l’absolution. Nous ne réalisons pas, a-t-il dit, que c’est le sang même du Christ qui coule de nos doigts sur leurs têtes, lavant le pénitent.
Le lendemain de mon ordination, nous avions organisé une fête et mon père s’est levé pour porter un toast. Il avait travaillé toute sa vie comme chirurgien orthopédiste et il était très bon dans sa spécialité. Debout, il a dit : « Toute ma vie, je me suis servi de mes mains pour guérir les corps brisés des gens. Mais à partir d’aujourd’hui, mon fils Michael… hum, père Michael… utilisera ses mains pour guérir les âmes. Ses mains sauveront encore plus de vies que ne l’ont fait les miennes ».
Le confessionnal est un lieu très puissant. Tout ce que j’ai à faire est d’offrir la miséricorde, l’amour et la rédemption de Dieu… mais je ne veux pas prendre la place de Dieu. Le prêtre ne juge personne. Dans le confessionnal, la seule chose que j’ai à offrir est sa miséricorde.
Je dois me sacrifier pour vous
Enfin, quand un prêtre entend des confessions, il assume une autre responsabilité. Un jour, après le collège, je suis revenu me confesser après longtemps et une multitude de péchés, et le prêtre m’a donné comme pénitence un simple Je vous salue Marie. « Hum, père ? Avez-vous entendu ma confession ? », ai-je dit. « Oui », a-t-il répondu. « Ne pensez-vous pas que je devrais avoir une pénitence plus grande ? » Il me regarda avec beaucoup d’amour et répondit : « NON. Cette petite pénitence est tout ce que je te demande ». Il hésita, et poursuivit : « Mais sache-le, je vais jeûner pour toi les 30 prochains jours ». Je suis resté sans voix. Il m’a alors dit que le Catéchisme enseigne que le prêtre doit faire pénitence pour tous ceux qui viennent se confesser à lui. Et il faisait cette sévère pénitence pour tous mes graves péchés. C’est pourquoi la confession révèle l’âme du prêtre ; elle révèle sa disponibilité à sacrifier sa vie avec le Christ. Il voit nos péchés comme un fardeau qu’il assumera (avec Jésus) et offrira au Père, en nous offrant la miséricorde de Dieu.