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De l’autre côté du confessionnal…

Confessionale Mobile – fr

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Mike Shmitz - publié le 17/01/15

Le pire ? Le meilleur ? Comment un prêtre vit-il la confession ? Un aumônier de collège évoque « l’endroit le plus joyeux, le plus humble, le plus exaltant au monde ».

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Un jour je me trouvai dans un bus avec un groupe de personnes âgées. Ils ont vu que j’étais prêtre et ont commencé à me poser des questions.
– Faites-vous tous ces trucs de prêtre ?
– Ouais.
– Même la confession ?
– Oui. Tout le temps.
Une dame en eut le soufflé coupé : « Je pense que c’est la pire chose. Entendre tous les péchés des gens, quoi de plus déprimant… ».

Je lui ai alors dit que c’était tout le contraire. Il n’y a rien de plus exceptionnel que se trouver avec quelqu’un qui revient à Dieu. « Ce serait déprimant si je devais me trouver avec quelqu’un qui quitte Dieu ; mais je suis avec eux quand ils reviennent à Lui », lui ai-je expliqué. Le confessionnal est un lieu où les gens laissent l’amour de Dieu remporter la victoire. Le confessionnal est l’endroit le plus joyeux, le plus humble et le plus exaltant qui soit au monde.

Qu’est-ce que je vois durant la Confession ? 

Je pense qu’il y a trois choses. Tout d’abord, je vois la riche miséricorde de Dieu en action. Je me retrouve régulièrement face-à-face avec l’extraordinaire puissance de l’amour de Dieu qui transforme une vie. Je vois de près l’amour de Dieu, et cela me rappelle à quel point Dieu est bon. Rares sont les gens qui voient comment le sacrifice de Dieu sur la Croix fait irruption sans cesse dans la vie des personnes et fait fondre les cœurs les plus endurcis. Jésus console ceux qui pleurent leurs péchés … et renforce ceux qui ont la tentation de renoncer à Dieu et à la vie.

La deuxième chose que je vois, c’est une personne qui essaie encore, un saint en devenir. En tant que prêtre, je vois cela chaque jour. Je vois un saint en devenir. Peu m’importe si c’est sa troisième confession de la semaine. S’il recherche le sacrement de la réconciliation, cela signifie qu’il essaie encore. C’est tout ce qui m’intéresse. Cette simple pensée mérite réflexion : aller se confesser est le signe que vous n’avez pas renoncé à Jésus. C’est une des raisons pour lesquelles l’orgueil est particulièrement mortel. Certaines personnes me disent qu’elles ne veulent pas aller se confesser à leur prêtre parce qu’il les aime beaucoup et « pense qu’elles sont de bonnes personnes ».

Sur ceci,  j’ai deux choses à dire :
1.  Il ne sera pas déçu ! Encore une fois, ce que votre prêtre verra, c’est une personne qui lutte, qui essaie encore ! Je défie quiconque de trouver un saint qui n’ait pas besoin de la miséricorde de Dieu ! Même Marie a eu besoin de la miséricorde de Dieu ; elle l’a reçue d’une façon mystérieuse et puissante au moment de sa conception.
2.  Et quand bien même le prêtre serait déçu ? Dans notre vie, nous cherchons à impressionner avec tant de choses. La confession est un lieu où on ne cherche pas à impressionner. La confession est un lieu où le désir d’impressionner meurt. Pensez-y : tous les autres péchés nous feraient courir au confessionnal, mais l’orgueil est le seul qui nous fait nous cacher de Dieu qui pourrait nous guérir.

Est-ce que je me rappelle de vos péchés ? Non ! 

Souvent, on me demande si je me souviens des péchés que l’on confesse. Comme prêtre, je ne me souviens que rarement, pour ne pas dire jamais, des péchés confessés dans le confessionnal. Cela peut paraître impossible, mais la vérité est que les péchés ne sont pas tous impressionnants. Ce ne sont pas de mémorables couchers de soleil, ou des pluies de météorites ou encore des films super intéressants… Ils ressemblent davantage à des poubelles. Et si les péchés sont comme des poubelles, alors le prêtre est comme l’éboueur de Dieu. Si vous demandez à un éboueur quelle est la plus grosse chose qu’il ait jamais eu à transporter dans la décharge, peut-être qu’il s’en souviendrait. Mais, le fait est qu’une fois que vous êtes habitué à sortir la poubelle, elle cesse d’être intéressante.










Honnêtement, une fois que vous réalisez que le sacrement de la réconciliation est moins une question de péché que de mort et résurrection du Christ qui ont la victoire dans la vie d’une personne, les péchés perdent tout leur lustre, et c’est la victoire de Jésus qui occupe la place centrale. Dans la confession, nous voyons l’amour exceptionnel, transformateur,  de Dieu… qui nous est donné gratuitement chaque fois que nous le demandons. Nous rencontrons Jésus qui nous rappelle : « Tu es digne que Je meurs pour toi … même avec tes péchés tu es digne que Je meurs pour toi ». Chaque fois qu’une personne vient se confesser, je vois quelqu’un qui est profondément aimé par Dieu et qui dit à Dieu qu’il L’aime en retour. C’est ainsi, et c’est tout.

Dans la confession, je vois ma faiblesse. 

La troisième chose qu’un prêtre voit quand il entend des confessions, c’est son âme. Pour un prêtre, c’est un lieu qui l’intimide. Je ne peux vous dire à quel point je me sens humble quand quelqu’un s’approche de la miséricorde de Dieu à travers moi. Je ne suis pas impressionné par ses péchés ; je suis frappé par le fait qu’il a été capable de reconnaître dans sa vie des péchés sur lesquels j’ai été aveugle dans ma propre vie. Entendre l’humilité de quelqu’un brise mon propre orgueil. C’est un des meilleurs examens de conscience qui soit.

Mais pourquoi la confession intimide-t-elle un prêtre ?  

À cause de la confiance que Jésus met en moi pour être un signe vivant de sa miséricorde. L’archevêque Fulton Sheen a dit une fois à des prêtres que nous réalisons rarement ce qui se passe quand nous étendons nos mains sur la tête de quelqu’un pour lui donner l’absolution. Nous ne réalisons pas, a-t-il dit, que c’est le sang même du Christ qui coule de nos doigts sur leurs têtes, lavant le pénitent.

Le lendemain de mon ordination, nous avions organisé une fête et mon père s’est levé pour porter un toast. Il avait travaillé toute sa vie comme chirurgien orthopédiste et il était très bon dans sa spécialité. Debout, il a dit : « Toute ma vie, je me suis servi de mes mains pour guérir les corps brisés des gens. Mais à partir d’aujourd’hui, mon fils Michael… hum, père Michael… utilisera ses mains pour guérir les âmes. Ses mains sauveront encore plus de vies que ne l’ont fait les miennes ».

Le confessionnal est un lieu très puissant. Tout ce que j’ai à faire est d’offrir la miséricorde, l’amour et la rédemption de Dieu… mais je ne veux pas prendre la place de Dieu. Le prêtre ne juge personne. Dans le confessionnal, la seule chose que j’ai à offrir est sa miséricorde.

Je dois me sacrifier pour vous

Enfin, quand un prêtre entend des confessions, il assume une autre responsabilité. Un jour, après le collège, je suis revenu me confesser après longtemps et une multitude de péchés, et le prêtre m’a donné comme pénitence un simple Je vous salue Marie. « Hum, père ? Avez-vous entendu ma confession ? », ai-je dit. « Oui », a-t-il répondu. « Ne pensez-vous pas que je devrais avoir une pénitence plus grande ? » Il me regarda avec beaucoup d’amour et répondit : « NON. Cette petite pénitence est tout ce que je te demande ». Il hésita, et poursuivit : « Mais sache-le, je vais jeûner pour toi les 30 prochains jours ». Je suis resté sans voix. Il m’a alors dit que le Catéchisme enseigne que le prêtre doit faire pénitence pour tous ceux qui viennent se confesser à lui. Et il faisait cette sévère pénitence pour tous mes graves péchés. C’est pourquoi la confession révèle l’âme du prêtre ; elle révèle sa disponibilité à sacrifier sa vie avec le Christ. Il voit nos péchés comme un fardeau qu’il assumera (avec Jésus) et offrira au Père, en nous offrant la miséricorde de Dieu.










Rappelez-vous, la confession est toujours un lieu de victoire. Peu importe que vous ayez confessé un péché particulier pour la première fois, ou que ce soit la 12 001e fois, chaque confession est une victoire pour Jésus. Et moi, prêtre je dois être là.  C’est comme ça… Je m’assieds et je vois Jésus récupérer ses enfants chaque jour. C’est génial et surprenant.

Adapté de l’américain par Élisabeth de Lavigne

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