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Sri Lanka et Philippines : François, pèlerin de la réconciliation et du dialogue

Sri Lankan Christian devotees take part in the annual Way of the Cross ritual, which symbolises the final journey of Jesus Christ before he was crucified, during a Good Friday service in Colombo on April 18, 2014. Christians account for around six percent of Sri Lanka's 20 million population. AFP PHOTO/ LAKRUWAN WANNIARACHCHI

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Chiara Santomiero - publié le 12/01/15
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Le Saint-Père s’apprête à effectuer son deuxième voyage apostolique en Asie. Du 13 au 19 janvier, un programme chronométré l’y attend.
Le voyage du pape François au Sri Lanka et aux Philippines sera placé sous le signe du « dialogue et de la réconciliation », a affirmé le père Federico Lombardi, porte-parole du Bureau de presse du Vatican. Il s’agit du deuxième voyage du Souverain Pontife en Asie, après la Corée du Sud au mois d’août, ce qui témoigne de « l’intérêt du pape François pour ce grand continent ». Les deux pays ont reçu la visite des papes Paul VI en 1970 et Jean-Paul II en 1995. Le seul voyage aux Philippines remonte à 1981, ce pays étant l’unique État majoritairement catholique du continent.
 

Le risque d’une instrumentalisation politique

C’est après des élections présidentielles anticipées le 8 janvier, que le pape François se rend au Sri Lanka, un pays situé au sud de l’Inde. Le risque d’une éventuelle instrumentalisation politique a marqué les préparatifs de la visite du Pape ; et, dans une note, la Conférence épiscopale du Sri Lanka a invité les candidats à s’abstenir de toute initiative dans ce sens. Le pays cherche à laisser derrière lui le dramatique conflit civil qui a opposé pendant 30 ans l’armée gouvernementale du  Sri Lanka à la guérilla séparatiste des
« Tigres » tamouls, battus de façon sanglante en 2009. L’Église catholique du pays est aujourd’hui appelée à jouer un rôle particulier : « Les catholiques sont issus des deux ethnies tamoule et cinghalaise, alors que les bouddhistes sont majoritairement cinghalais, et les hindous à majorité tamoule », a souligné le père Lombardi. On peut donc s’attendre à ce que, dans ses quatre interventions officielles prévues au Sri Lanka, le Pape lance des « appels répétés à la réconciliation et à la paix, y compris dans le cadre du dialogue interreligieux ».
 

Un programme millimétré

Après l’arrivée à l’aéroport international de Colombo le 13 janvier au matin, une visite officielle au palais présidentiel est prévue, suivie d’une rencontre avec les évêques du Sri Lanka à l’archevêché de Colombo, puis d’une seconde  avec les membres des autres religions au Bandaranaike Memorial International Conference Hall. Le dialogue interreligieux revêt une  importance fondamentale dans un pays où les chrétiens ne représentent que 7% de la population, contre 70% de bouddhistes, 12-13%  d’hindous et un peu moins de 10% de musulmans. 

Mercredi, le Pape présidera la messe de canonisation du bienheureux Joseph Vaz, le premier saint du pays, et se rendra ensuite en hélicoptère au sanctuaire de Notre-Dame-du-Rosaire à Madhu, un lieu particulièrement approprié  pour « prier pour la réconciliation dans la zone du conflit ». Lors la guerre civile, le pape Benoît XVI avait demandé la protection de la Vierge de Madhu, pour hâter « le moment de la paix et de la réconciliation nationale »

La dernière étape du séjour du Souverain Pontife au Sri Lanka, avant de s’envoler pour les Philippines, sera la visite, dans la matinée de jeudi, à l’Institut culturel Benoît XVI, créé pour travailler à la réconciliation après le conflit, puis la prière dans la chapelle Notre-Dame-de-Lanka au Bolawalana.

Aux Philippines, où l’Église s’apprête à célébrer l’anniversaire des 500 ans de l’évangélisation qui remonte à l’arrivée de Magellan en 1621, le voyage du Pape se déroulera sous le signe de « Mercy and Compassion » (Miséricorde et Compassion), le  thème choisi par les évêques pour la rencontre personnelle de chacun avec Jésus et avec les victimes du violent ouragan qui a fait en 2013 plus de
7 000 morts et touché 15 millions de personnes.

Le vendredi 16 janvier, après la cérémonie d’accueil au palais présidentiel avec le chef de l’État Benigno Simeon « Noynoy » Aquino III, auront lieu une rencontre avec les autorités et le corps diplomatique, ainsi qu’une célébration eucharistique avec les évêques, prêtres, religieux et religieuses en la cathédrale de l’Immaculada-Concepción de Manille. Dans l’après-midi, se tiendra la rencontre avec les familles philippines au Mall of Asia Arena : le père Lombardi  a souligné l’importance des liens familiaux pour le peuple philippin et a invité à prêter attention aux groupes familiaux qui présenteront les intentions, parmi lesquels un groupe dirigé par une matriarche centenaire avec ses enfants, petits-enfants, arrière-petits-enfants et même arrière-arrière-petits-enfants. 

Le samedi 17 janvier, François se rendra en avion à Tacloban, zone la plus dévastée par l’ouragan en 2013. À l’aéroport international, le Saint-Père présidera une messe à laquelle participeront des centaines de milliers de fidèles. Le Pape écoutera aussi le témoignage de familles pauvres, d’immigrants et de personnes handicapées. Il se rendra ensuite en papamobile à la résidence de l’archevêque et déjeunera avec des survivants du typhon Yolanda. Puis il rencontrera des prêtres, religieux et séminaristes avant de retourner à Manille.

Le dimanche 18 janvier, enfin, est prévue une rencontre qui devrait être animée et vivante avec une trentaine de milliers de jeunes dans le terrain de sport de l’université et dans l’après-midi une
« messe géante » au parc Rizal à Manille, à l’endroit même où Jean-Paul II avait célébré en 1995, lors de la Journée mondiale de la jeunesse. Il avait d’ailleurs dû arriver en hélicoptère en raison de la foule immense de trois millions de personnes qui avaient assisté à la messe. Ce dimanche de janvier, l’Église philippine célèbre le « Santo Niño », l’Enfant Jésus, autour d’une statuette qui Le représente, apportée par l’explorateur Magellan et conservée à Cebu. 

Dans ce pays asiatique souvent frappé par des catastrophes naturelles, le pape François devrait aborder des thèmes environnementaux et écologiques, qui seront ensuite repris dans sa prochaine encyclique, dont la publication,  a précisé le père Lombardi en réponse aux questions des journalistes, « n’est pas imminente ».

Le Pape parlera principalement en anglais, comme lors de son voyage en Corée. Durant les vols aller-retour, il survolera  de nombreux pays, dont, au retour, la Chine et la Mongolie ; il enverra donc un télégramme au président et au peuple chinois. Le retour de François à Rome est prévu dans l’après-midi du lundi 19 janvier.

Traduit de l’espagnol par Élisabeth de Lavigne

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