Selon l’Insee, le nombre de personnes sans domicile fixe a quasiment doublé en France ces dix dernières années.
Les décès de personnes sans domicile lors des épisodes de grand froid suscitent une grande émotion collective, notamment en France. Mais ces décès tragiques ne doivent pas masquer la réalité dramatique et quotidienne des personnes qui perdent leur domicile, tout au long de l’année.
Aucune solution durable
Les plans Grand froid déclenchés dans certains départements seulement lorsque les températures sont négatives ne permettent pas de résoudre ces problèmes de fond. C’est ce que souligne Cécile Rocca, coordinatrice du Collectif des morts de la rue, interrogée par Radio Vatican. « C’est quelque chose qui se répète chaque année, souligne-t-elle. Chaque année, on fait comme si c’était le froid l’événement dramatique, et non pas le fait que des personnes vivent dans la rue. Ouvrir des centres d’hébergement va faire que des personnes qui ont un petit réseau dans le quartier, un coin avec quelques repères vont se déplacer et abandonner une partie de leurs affaires pour la période de grand froid. Puis ils sont remis à la rue après sans qu’aucune solution durable ne soit proposée. »
Quelle efficacité pour ces politiques publiques, au-delà de la bonne conscience et des effets d’annonce ? « Chaque année on redécouvre qu’il fait froid en hiver comme si c’était une grande nouveauté. Chaque année on rouvre des gymnases. Chaque année on dit au sujet des quelques morts de froid que c’est leur faute, car ils n’avaient pas appelé les secours et n’avaient pas voulu de ce qu’on leur donnait. Chaque année, on repose la même question : est-ce qu’il ne faudrait pas les emmener de force ? Sans se rendre compte que la réalité, c’est qu’il y a de plus en plus de gens à la rue, que des gens meurent toute l’année et que le drame, ce n’est pas le froid »
À Rome, la communauté de Sant’Egidio appelle à aider les sans-abris
De l’autre côté des Alpes, où le froid sévit tout autant, la situation est identique. La communauté de Sant’Egidio exprime sa « douleur et sa profonde préoccupation suite au décès de Gregorio, un polonais de 40 ans, retrouvé mort ce matin dans une rue du quartier Esquilino. On ne peut mourir de froid au cœur de Rome dans l’indifférence des gens. »Face à ce nouveau drame qui frappe une personne qui vit dans la rue, Sant’Egidio vient de lancer un nouvel appel aux institutions pour ouvrir au plus vite des centres d’accueil afin de répondre à tous ceux qui ces jours-ci cherchent des lieux surs et protégés du froid.