Au commencement était le Verbe. Et le Verbe était auprès de Dieu. Il existait depuis toujours comme Parole originaire, avant le premier son, le premier mot, la première hymne. Il était le Fils, éternellement tourné vers le Père, comme une autre face de l’amour. Et le Verbe était Dieu : sagesse du Père, l’expression parfaite de son être, l’effigie de sa substance.
Dieu est, le Verbe était. Dieu créateur : l’origine de la vie divine et de toutes choses. Par son Verbe, tout est venu à l’existence, et rien de ce qui est advenu ne le fut sans lui. Jaillissement de la beauté, élan de vie et d’amour. Dieu Père n’existe qu’en se donnant, que s’Il projette face à lui son Verbe Fils, tout l’amour reçu. Premier regard, premier baiser, silence sans fond.
Le Verbe était la vie, et la vie était la lumière des hommes qui brille dans les ténèbres. Elle nous guide dans un milieu hostile, et la nuit n’en sait rien. Les ténèbres n’ont pu comprendre la lumière ni empêcher son rayonnement. Certains résistent à la lumière, Dieu crée ses enfants libres. Les larmes humaines coulent, mêlées à l’eau vive de la Source assoiffée d’être bue.
Jean, le Précurseur, l'ami de l'Époux
Il y eut un homme envoyé par Dieu, nommé Jean. Sourcier du désert, releveur de pistes, précurseur du Verbe Messie. Il est venu en tant que témoin pour rendre témoignage à la Lumière, afin que tous croient par lui. Son rôle est unique, trait d’union entre les deux testaments. Cet homme n’était pas la Lumière, mais son témoin, l’ami de l’Époux.
Le Verbe était la vraie Lumière, qui éclaire et illumine tout homme dans l’univers cosmique. Il était dans le monde, et le monde était venu par Lui à l’existence, mais le monde ne L'a pas reconnu. Combat tragique des ténèbres et de la lumière. Il est venu chez Lui, dans le peuple qu’Il avait préparé, puis dans l’humanité entière, et les siens ne L'ont pas reçu.
Mais à tous ceux qui l’ont reçu, qui se laissent entraîner dans son feu d’amour, il a donné pouvoir de devenir enfants de Dieu. Il les soutient en secret dans leur nuit d’exil. Eux croient en son nom, lui font confiance par la foi, se fient à sa parole, car il dit et cela est. Ceux-là ne sont pas nés du sang ni d’une volonté virile ou charnelle : ils sont engendrés de Dieu.
Par l’Esprit Saint, le Verbe a pris chair de la Vierge Marie, et s’est fait homme. Noël : l’éternité entre dans le temps. Il a grandi à Nazareth, a travaillé de ses mains avec Joseph le charpentier. Nous avons trouvé en lui la plénitude de Dieu. Nous avons contemplé sa gloire qu’il tient du Père comme Fils unique, plein de grâce et de vérité, de tendresse et de fidélité.
Le Salut est pour toutes les nations
Jean, la voix qui crie dans le désert, témoigne en disant : « C’est de Lui que j’ai dit : Lui qui vient après moi est plus grand que moi car avant moi Il était ». Oui, de sa plénitude nous avons tous reçu, grâce après grâce, tendresse sur tendresse. Car la Loi qui contenait les promesses fut donnée par Moïse, mais par Jésus tout est grâce : l’amour, la fidélité, la vérité, l’éternité.
Dieu, personne ne l’a jamais vu. Mais le Fils-Unique-Engendré, appuyé contre le cœur du Père, L’a révélé, L’a raconté. Il s’est fait l’interprète du Créateur de l’univers visible et invisible, l’exégète du Père d’où jaillit l’Esprit d’amour dans l’unité des Trois. Mystère de don et de relation qui culmine à Pâques. Bonne Nouvelle du Salut, de libération, qui apporte la vie en abondance.
Ce qui était depuis le commencement, ce que les premiers compagnons de l’Agneau ont entendu, ce qu’ils ont vu de leurs yeux, ce qu’ils ont contemplé au jour le jour et que leurs mains ont touché du Verbe de vie, la Parole de Dieu, ils nous l’annoncent : Dieu est amour et lumière, en lui, pas de haine et de ténèbres. Qui aime Le connaît ; Il demeure en lui et Il donne son Esprit.
Oui, la vie éternelle s’est manifestée, elle s’est montrée à découvert en Jésus, le Christ. Ce don du Père n’est pas un mystère réservé à quelques initiés et gardé dans des livres hermétiques. Les apôtres l’annoncent à tous : le Salut est pour toutes les nations. Ils témoignent de la résurrection du Christ pour que nous soyons en communion avec eux, afin que notre joie soit parfaite.
Début de mon livre Dans la peau de Jésus, à paraître au printemps 2015.
Du blogue de Jacques Gauthier