Après la polémique sur les crèches en France, à quand la même loi, quitte à aller jusqu'au bout de l'intolérance, et de devoir protéger l'évidence ? Aux USA, pour avoir simplement souhaité un « joyeux Noël » à ses élèves, un professeur s'était vu accusé de discrimination religieuse. De même l’an dernier, les écoles qui osaient encore afficher des sapins de Noël avaient dû les rebaptiser « Holiday trees » – « sapins de vacances » en français – au lieu de « Christmas trees ».
Au moins deux religions ou un symbole
Ce ne sera plus le cas cette année, grâce à une loi qui spécifie que la « direction d’une école peut enseigner à ses étudiants l’histoire des célébrations hivernales traditionnelles. Les étudiants et les professeurs peuvent se souhaiter les voeux traditionnels incluant "Joyeux Noël", "Joyeux Hanukkah" et "Bonnes vacances". (...) Une école peut afficher les scènes ou les symboles associés aux célébrations traditionnelles de Noël comme la Nativité (sic) ou les arbres de Noël, à condition que la mise en scène inclue au moins un symbole d’une autre religion ou un symbole séculier. La mise en scène ne doit inclure aucun message encourageant l’adhésion à une religion particulière ».
Les précisions concernant l’obligation d’introduire dans les scènes des symboles d’autres religions ou laïcs sont faites pour éviter les poursuites : en effet, un passage de la Constitution américaine interdit au gouvernement de choisir une religion nationale ou d'exprimer sa préférence pour une religion en particulier.
Cette judiciarisation dans les détails peut faire sourire : qu’adviendrait-il d’un étudiant entonnant « Minuit Chrétien » dans l’enceinte de son université ? Le cas ne semble pas prévu par la loi, ou du moins pas encore. En attendant, nous aurions tort de trop vite basculer dans l’ironie : cet hiver, les étudiants américains auront leur crèche... ce qui est loin d'être le cas en France. Faut-il pour autant en arriver, dans l'Hexagone, à faire voter une loi pour autoriser les fêtes de Noël ?