Désormais, les ordinateurs écrivent des romans et nous ne ferons bientôt plus la différence. Feu les concours d'écriture de romans, désormais ce sont des programmeurs qui s'affrontent.
Entretien avec Thierry Crouzet, écrivain, blogueur et spécialiste des nouvelles technologies.
Chaque année en novembre a lieu aux États-Unis le National Novel Writing Month (ou « NaNoWriMo »), un concours de romans de 50 000 mots à rédiger dans un délai imparti. Prenant le contrepied, une centaine de personnes ont participé au « NaNoGenMo », événement qui consiste à réaliser des programmes informatiques chargés de rédiger eux-mêmes des romans. Les ordinateurs peuvent-ils effectivement faire le même travail que l’écrivain, ou du moins sont-ils sur le point d’y arriver ?
Thierry Crouzet : Nous autres humains ne sommes pas tous capables d’écrire des romans. Et même parmi les romanciers, nous ne sommes pas tous capables d’intéresser beaucoup de lecteurs. Pour qu’un programme soit capable d’écrire un roman, il faudrait qu’il soit capable d’être un peu humain ou, tout au moins, qu’il réussisse à se faire passer pour humain, c’est-à-dire réussisse le test d’Alan Turing. À ce jour, nous sommes encore très loin du compte, mais je suis sûr que cela arrivera. Ray Kurzweil annonce l’événement pour 2035. Les ordinateurs devraient alors être plus intelligents que nous et peut-être qu’ils deviendront de très bons romanciers.
Quels sont les principes de base de cette technologie ? L’intelligence artificielle peut-elle s’améliorer d’elle-même ?
La voie la plus prometteuse est sans doute de créer des machines qui apprennent et évoluent à très grande vitesse, souvent par les mécanismes d’essais et d’erreurs propres à l’évolution biologique. Dès qu’une machine sera plus intelligente que l’homme, elle pourra créer des machines encore plus intelligentes qu’elle et ainsi de suite. Nous entrerons dans une phase historique de totale imprévisibilité. Lire la suite sur Atlantico