Tandis que la liste des exactions islamiques dans le monde s’allonge chaque jour, la vulnérabilité de l’Occident apparaît dans le recrutement de djihadistes en son sein.
Les succès militaires logiquement obtenus par l’aviation occidentale en Irak contre le prétendu État islamique (Le Point) ne peuvent faire oublier que le combat principal contre le terrorisme islamique n’est pas conventionnel.
Une Guerre Mondiale
Ce week-end, a été marqué par l’annonce de l’exécution barbare en Irak de 12 miliciens chiites par l’autoproclamé État islamique (Ouest-France) et par le nouvel échec rencontré par les Américains dans la tentative de libération de deux otages au Yémen, un pays où Al-Qaida reste actif. Le photojournaliste américain Luke Somers et l’enseignant sud-africain Pierre Korkie ont été assassinés par leurs geôliers au moment de l’assaut, le 6 décembre (Le Monde). Le Yémen, après l’Afghanistan, le Pakistan, l’Irak, la Syrie, la Libye, le Tchad, le Mali, le Niger, la Somalie, le Kenya, la Centrafique, le Nigéria, et de nombreux pays d’Asie de la Tchétchénie à l’Indonésie… Il s’agit bien d’une Guerre Mondiale.
« Quittez le Canada ou aiguisez vos couteaux ! »
Outre les prises d’otages qui les rendent partout et à tout instant vulnérables, les pays occidentaux doivent affronter un ennemi intérieur qui se multiplie avec le phénomène des « loups solitaires ». Le Canada, pays qui semblait préservé d’un fléau qui menace au premier chef la France, vient de constater pour la troisième fois en moins de deux mois (Aleteia) qu’un djihadiste avait surgi en son sein. John Maguire, un ancien étudiant de l’université d’Ottawa qui se fait maintenant appeler Abu Anwar al Canadi, apparaît dans une vidéo de l’autoproclamé État islamique, dans laquelle il profère des menaces contre le Canada, incite ses compatriotes à se convertir à l’Islam et à joindre les rangs de l’État islamique. « Il se présente comme un Canadien ayant grandi comme tous les autres, sur une patinoire avec un bâton de hockey dans les mains » et explique « qu’il n’avait pas de dossier criminel et était un étudiant modèle avant de quitter le pays pour combattre au Moyen-Orient. (…)Il affirme que les Canadiens doivent s’attendre à d’autres attaques comme celles conduites par Martin Rouleau à Saint-Jean-sur-Richelieu et Michael Zehaf-Bibeau à Ottawa ». D’après lui, « les musulmans n’ont que deux choix s’ils ne veulent être considérés comme des infidèles. Ils doivent quitter le Canada ou "aiguiser leurs couteaux" et imiter Rouleau et Zehaf-Bibeau » (La Presse). Selon le directeur du Service canadien de renseignement de sécurité (SCRS), près de 200 jeunes ont quitté le Canada dans les derniers mois pour joindre le groupe du prétendu État islamique.
En France, l’inadaptation de la législation au péril islamique vient encore d’être mise en lumière par la plainte d’une Française contre le ministère de l’Intérieur. Elle reproche à la police de l’air et des frontières d’’avoir laissé embarquer son fils de 16 ans à bord d’un vol pour la Turquie avec sa seule carte d’identité. C’est pourtant légal ! « Depuis janvier 2013, les mineurs voulant quitter la France n’ont plus besoin de présenter une autorisation de sortie de territoire » (Le Figaro). Ce mineur qui avait prétendu à sa mère qu’il allait dormir chez un ami, est maintenant djihadiste en Syrie…
Les filles aussi sont visées, les islamistes les appâtent sur Internet en faisant jouer la corde humanitaire, rappelle Gabrielle Cluzel (Boulevard Voltaire) : « Les islamistes jouent sur la corde des sensibilités sexuées – la générosité pour les unes, la bravoure pour les autres – pour les attirer à eux : comme si, niées autoritairement par notre société "non genrée", ces spécificités cherchaient par tous les moyens à s’employer ailleurs, là où on en voulait bien, même de la pire façon ».
« Ce sont des lâches »
Ce week-end a aussi été marqué par l’interview poignante diffusée dimanche soir par la chaîne Sky News, de la veuve de l’humanitaire britannique David Haines, égorgé en septembre par le groupe État islamique : « Ils se croient courageux mais ce n’est pas du courage. C’est un acte lâche de décapiter quelqu’un qui a les mains attachées dans le dos et est agenouillé », a déclaré en pleurant Dragana Haines (…) « Nous ne pouvons pas les laisser nous faire peur. Ils ont pris une partie de ma vie, le père d’Athea, mon mari, la personne la plus aimée et la plus aimante que j’ai jamais rencontrée, mais je n’ai pas peur d’eux », a-t-elle poursuivi (7 sur 7).