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Vie contemplative : la clôture ne va-t-elle pas contre l’invitation à annoncer l’évangile ?

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Toscana Oggi - publié le 04/12/14
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Une question sur la vocation à la vie contemplative des moniales, à laquelle répond le père Athos Turchi, professeur de philosophie à la Faculté de théologie d’Italie centrale.

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La vie des religieuses cloîtrées, si admirables qu’elles soient dans leur fidélité, n’est-elle pas en contradiction avec l’invitation de Jésus à aller dans le monde pour annoncer l’Évangile ? 

Jésus nous dit qu’on n’allume pas une lampe pour la mettre sous le boisseau, mais qu’elle doit éclairer le monde. Je me demande parfois pourquoi ces merveilleuses lumières sont cachées dans les couvents, surtout aujourd’hui, alors que le monde aurait tant besoin d’être éclairé.   

Saint Paul nous parle du christianisme comme d’un corps, d’un organisme articulé, composé de différents membres, communiquant entre eux (1 Cor 12, 12-26). Sainte Thérèse de Lisieux, en quête du sens de sa vie et de son rôle de moniale, oriente sa recherche conformément à cette vision. Et, citant expressément ce texte de saint Paul, elle s’interrogeait : quel membre du corps du Christ puis-je être ? En méditant ce texte, sainte Thérèse trouva la clef de sa vocation: elle comprit qu’elle voulait être le cœur du corps du Christ, qui est l’Église, ce cœur brûlant d’amour pour chaque être humain ; et elle accomplit cette vocation, cachée dans un couvent, où elle vécut quelques années. Et là, sous les cloîtres du Carmel, elle deviendra patronne des missions !  

Saint Paul dit deux choses fondamentales. Si tout le corps était un seul membre, ce serait un monstre, pas un corps ; si un bébé naissait avec une seule oreille, ce serait une aberration. De même, si les nombreux membres entraient en conflit entre eux, ils détruiraient immédiatement le corps, empêchant sa cohésion ; en effet si les poings commençaient à frapper les yeux et les dents à mordre les bras et les pieds, ils se détruiraient. Nous pouvons imaginer la situation dégradante et suicidaire (Lc 11,17-18).  

Avec ceci, j’ai déjà répondu à la question, car on peut comprendre aisément la conclusion. Pour que l’Église fonctionne bien, chaque membre, chaque personnes ou ordre ou société ou congrégation, a sa fonction et son rôle : il y a celui qui prie, celui qui prêche, celui qui étudie, celui qui est en mission, qui œuvre à Caritas, celui qui commande, celui qui obéit…  

Les moniales ont pour fonction de prier, par la prière elles maintiennent en permanence la relation que le corps doit avoir avec la Tête, avec le Christ , ce dialogue permanent que Jésus avait avec son Père. Ce faisant, les moniales sont-elles en dehors de l’annonce du Royaume ? Je dirais que non. Un homme qui veut bien faire un travail ne doit pas perdre de vue le projet à réaliser. Or les moniales sont au sein de l’Église cette attention continuelle au projet de Dieu. Ensuite il reviendra à d’autres de le traduire en paroles, en discours et en concepts.

Traduit pour Aleteia par Élisabeth de Lavigne
 

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