Pour le secrétaire général de la Commission des épiscopats de la Communauté européenne (COMECE), le père Patrick Daly, cette visite du Pape accompagne un tout nouveau chapitre dans la vie de l’Europe.
À la veille de la visite éclair du Pape à Strasbourg, le secrétaire général de la Commission des épiscopats de la Communauté européenne a fait part de l’enthousiasme et de l’impatience de la quasi-totalité des députés, qui l’accueilleront dans un « climat très favorable », à une heure où la Commission vient d’être renouvelée.
Pour le père Patrick Daly, « le Pape arrive pour manifester le soutien de l’Église au projet européen. Il y a une certaine crise d’identité au cœur de l’Europe en ce moment. Aussi va-t-il peut-être nous donner des signaux quant à la nature de notre société à venir ? Il ne faut pas oublier que cela arrive au début de la période de la commission de M. Juncker, aux débuts du nouveau Parlement. Il préside ainsi l’ouverture d’un tout nouveau chapitre dans la vie de l’Europe. »
Un Pape extra-Européen
Questionné sur la spécificité du pape François par rapport à ses prédécesseurs quant à la question européenne, le père Daly considère que ses origines extra-européennes lui confèrent un point de vue tout à fait original : « Le pape François a passé presque toute sa vie en Argentine. Il a vu l’Europe de l’extérieur durant toute sa vie, même s’il a des racines très fortes en Europe, lui-même étant fils d’immigrés italiens. Je crois qu’il porte un point de vue externe sur la réalité européenne. Et si Jean-Paul II a parlé des deux poumons de l’Europe, le pape François pourrait bien resituer dans un contexte global nos responsabilités en tant qu’européens vis-à-vis des économies émergentes et autres pays du monde qui sont toujours en développement. Il pourrait en outre proposer des réflexions sur notre situation géopolitique car l’Europe est tout de même un partenaire international ».
En tant que secrétaire général de la COMECE, Patrick Daly identifie trois principaux défis à relever pour l’Europe à présent, le premier étant le déficit démographique, suivi de l’accès des jeunes au marché de l’emploi et de notre relation à la Création, surtout du point de vue du changement climatique.
Le Pape arrivera au Parlement européen demain matin aux environs de 10 h, accompagné du nonce apostolique auprès de l’Union européenne, Mgr Alain Lebeaupin, et de Mgr Paolo Rudelli, nonce apostolique auprès du Conseil de l’Europe. Le cardinal hongrois Peter Erdo, président du Conseil des conférences épiscopales européennes, fera également partie de la délégation, tout comme le cardinal allemand Reinhard Marx, président de la Commission des épiscopats de la Communauté européenne.