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Religion : la tentation gnostique et ses avatars contemporains

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FunkBrothers

Cahiers Libres - publié le 11/11/14

Secrets, ésotérisme, recherches initiatiques, sagesses primordiales, révélations essentielles : demandez le programme !

Parmi les maladies qui affectent notre modernité tardive, celle de la curiosité pour les « secrets », les mystères ésotériques, l’occultisme en général, n’est pas la moindre. Alors que la Révélation chrétienne s’adresse à tous, munie d’un langage compréhensible par tous les hommes, il a toujours existé des pseudo-révélations que leurs sectateurs prétendent être réservées à quelques uns. C’est ainsi que des bruits courent selon lesquels l’Eglise dissimulerait des informations au sujet de Jésus, informations susceptibles d’être préjudiciables à son « pouvoir ».

Ces rumeurs peuvent prêter à sourire. Cependant, les croyants auraient tort de ne pas les prendre au sérieux (c’était d’ailleurs le sujet du roman Da Vinci Code de Dan Brown, vendu à des millions d’exemplaires). Non pas quant au contenu, bien sûr, mais relativement à la faveur que de tels délires rencontrent auprès du grand public. Nous retrouvons ici le syndrome de l’horoscope. Personne n’y croit, mais chacun lit le sien ! Tous les hebdos, tous les journaux ont le leur. L’imprimeraient-ils si personne ne les lisait ? On hausse les épaules. Mais quand même, et si Jésus avait eu des enfants ? Et si les caves du Vatican recelaient des secrets compromettants pour la papauté ? Des cadavres exquis ? Ou bien un grimoire secret sur lequel serait consignée une révélation primordiale qui périmerait définitivement le credo de l’Église ?

Certainement cette croyance en un évangile secret est liée au goût de l’occulte, de l’étrange, voire à la convoitise spirituelle, qui sont des invariants de la psyché humaine. Cette tendance plonge cependant ses racines dans un mal plus profond. C’est une tentation éternelle : son contenu peut changer, ses lignes directrices restent les mêmes. Ce sont les invariants de cette tentation gnostique qu’il faut interroger afin de mieux souligner, par contraste, l’originalité de la révélation chrétienne.

Une révélation réservée à quelques-uns

Pour la gnose, l’absolu ne peut être personnalisé comme il l’est dans le christianisme en la personne de Jésus-Christ, Fils de Dieu. Selon elle, l’absolu reste éthéré, perdu au sommet d’une hiérarchie en cascade d’êtres peu ou prou divins. Un monde céleste « à étages », à l’architectonique extrêmement compliquée. Comme un tel système demeure inabordable au tout-venant, la gnose a-t-elle adjoint une initiation à sa divulgation : c’est ce qu’on appelle un ésotérisme.

Plusieurs raisons expliquent l’impossibilité pour l’absolu de s’incarner dans une personne. D’abord la gnose méprise le corps : que Dieu se fasse chair représente pour elle une incongruité. En tant que théorie ésotérique, elle reste du coup assez « intellectualisante ». À la loi du corps incarné, issue du régime de la représentation de la religion (toutes ces histoires, ces récits, ces personnages qui parasitent le sens spirituel…), concession accordée selon elle au sens populaire, doit succéder la loi de l’esprit. L’avant-garde des croyants « éclairés » aura à propager, ou à tenir secrète, c’est selon, cette « loi de l’esprit ». On voit déjà pointer la velléité de l’occultation sélective…

Ensuite la gnose n’aime pas trop le monde non plus. Que Dieu s’y commette, c’est en rajouter dans l’inacceptable. A l’opposé de l’article de foi de l’Incarnation, elle professe un dualisme au sein duquel le monde divin du « Plérôme » est le pendant positif de celui de la matière dont l’homme doit s’évader. Entre ces deux univers, peu de points communs, et de minces passerelles. Ciel et terre ne sont pas près de s’embrasser dans son système. Les « spirituels » ne doivent avoir rien de plus pressé que de quitter le monde de la matière afin de rejoindre le Plérôme, en suivant les instructions qu’elle leur donnera à cet effet. Une sorte de Star Trek spirituel.

A ce dualisme ciel-terre s’ajoutent ceux qui opposent le corps à l’esprit, le profane au sacré, les « pneumatiques » aux « psychiques » et aux « hyliques » (traduisez les « matériels »), les « élus » à tous les autres, « autres » aux destinées assez variables selon la complexité du scénario cosmogonique de l’école gnostique à laquelle le disciple appartient. Lire la suite sur le site des Cahiers Libres

Tags:
Vatican
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