Ce 11 novembre, prions pour ces jeunes hommes de nos villes et villages qui, il y a cent ans, sont morts pour la Patrie, tel le lieutenant Victor Baubet dont voici la lettre d’adieu, adressée à sa mère et à sa sœur.Le dimanche 28 septembre dernier, la messe de 11h à la cathédrale Notre-Dame-du-Puy a été célébrée à l’intention du lieutenant Victor Baubet, originaire du Puy, mort pour la France le 28 septembre 1914. Monsieur Claude Terrasson, son neveu venu au Puy pour cette messe, nous partage la lettre trouvée sur lui après sa mort au champ d’honneur.
8 septembre 1914
Bien chère Maman et chère Augusta,
Si vous recevez cette lettre c’est qu’on l’aura prise sur moi sur un champ de bataille. Je vais me battre, une grande lutte va avoir lieu ; je puis y rester. Mais peu importe, ce sera pour la patrie en faisant mon devoir. Je veux ménager la vie de mes hommes aux dépens de la mienne. C’est mon rôle d’officier.
Ce qui me console et me fait espérer c’est que ma première bataille se fera un jour de fête de la Vierge. Je porte sur moi une médaille de Notre-Dame du Puy. Elle me protègera, je l’espère. En tous cas, je la prie de m’obtenir miséricorde.
Si je meurs, ma dernière pensée sera pour vous deux. Ne vous désolez pas. Ayez bon courage. Qu’Augusta soit heureuse dans son prochain mariage et qu’elle prenne soin de vous.
Je vous embrasse et vous donne ma dernière pensée.
Votre fils et frère qui vous a aimées jusqu’à la dernière minute.
Victor Baubet
(Lieutenant mort pour la France le 28 septembre 1914, à l’âge de 28 ans)
Du site de la cathédrale Notre-Dame du Puy